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Sucre: le coût de production inquiète
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Sucre: le coût de production inquiète
Lors de l’assemblée générale annuelle du Mauritius Sugar Syndicate (MSS) lundi, les avis étaient partagés concernant l’avenir du sucre à Maurice. Avec une prévision de production de 240 000 tonnes de sucre pour la présente récolte sucrière, l’avenir paraît incertain pour de nombreux planteurs. Mais ce qui inquiète le plus, c’est le coût de production qui ne cesse d’augmenter au fil des années, ce qui impacte considérablement la production du sucre.
Le président sortant du Syndicat des sucres, Jacques d’Unienville, a fait ressortir que le coût des opérations ne cesse d’augmenter. Il a fait état de l’augmentation du coût des fertilisants, du transport et de la main-d’œuvre, entre autres. Il s’inquiète aussi de la réduction dans la production et estime qu’il faut agir pour arrêter cette hémorragie. Il est d’avis qu’il faut trouver des solutions pour faire face aux conséquences du changement climatique sur la culture de la canne et, dans ce contexte, il a plaidé pour l’introduction de nouvelles variétés de cannes.
Eau perdue dans la mer
Salil Roy de la Planters’ Reform Association (PRA) souligne que bien qu’il y ait beaucoup de mesures annoncées par les autorités, la réalité est tout autre sur le terrain. «J’avais parlé de l’érosion des planteurs lundi, quand le Senior Chief Executive du ministère de l’Agro-Industrie parlait de l’érosion des terres. Je suis d’avis qu’il faut attaquer le problème à la racine.» Il évoque un grand problème auquel ont à faire face les petits et les moyens planteurs. «Les autorités accordent une somme de Rs 50 000 pour chaque arpent de terrain sur lequel de nouvelles plantes sont introduites (replantation scheme). Mais savez-vous que dans la réalité on ne reçoit l’argent que pour deux arpents de terre si on fait une demande pour dix arpents? Et on reçoit l’argent bien après qu’on ait exploité le terrain.»
Salil Roy parle aussi du coût de production. Il est d’avis que le gouvernement aurait dû faire comme il a fait pour le secteur du tourisme, c’est-à-dire mettre des fonds provenant de la Mauritius Investment Corporation (MIC) à la portée des planteurs. Concernant les moissonneuses qui sont mises à la disposition des petits planteurs, il dit que dans la majorité des cas, cela n’est pas utile, car une bonne partie des terrains sous culture de la canne se trouve sur des vallons et des collines.
Quant à l’irrigation, qui est un autre problème, le président de la PRA soutient qu’il y a un manque de vision de la part des autorités. «Je cultive de la canne dans la région est du pays. Il y a le Pont Lardier où l’eau est disponible 24/7, même pendant la sécheresse. Pourquoi ne pas donner des water rights aux planteurs de cette région ? Les autorités préfèrent laisser ces eaux aller dans la mer plutôt que de nous venir en aide.»
Salil Roy lance un appel au ministre de l’Agro-Industrie pour qu’il donne toute son attention à ce secteur. «C’est dommage qu’il soit régulièrement absent lors de l’assemblée générale annuelle du MSS. Sa présence aurait été un encouragement aux planteurs et il aurait eu une occasion de donner son opinion sur ce secteur.»
Krepalloo Sunghoon, président de la Small Planters’ Association (SPA), ne passe pas par quatre chemins pour dire que les petits planteurs doivent être rémunérés à partir de la canne qu’ils produisent. Il est d’avis qu’il n’y a pas de la transparence dans la production du sucre. «Nous avons des interrogations sur la production des sous-produits de la canne. Qu’on nous paie sur le tonnage de la canne et ils verront après ce qu’ils veulent faire à partir des sous-produits.»
Le président de la SPA affirme que le coût pour une tonne de canne revient aujourd’hui à Rs 2 350. «Pour produire une tonne de sucre, il faut au moins 13 à 14 tonnes de cannes. Faites un calcul avec le paiement d’une tonne de sucre à Rs 25 000. Pourquoi donc continuer avec la culture de la canne ?» se demande-t-il. Il parle aussi de la conversion des terres agricoles à des fins résidentielles.
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