Publicité

Santé publique: donner du peps à la PrEP, nouvelle stratégie de prévention du VIH

29 septembre 2022, 16:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Santé publique: donner du peps à la PrEP, nouvelle stratégie de prévention du VIH

La Santé et les ONG renforcent leur arsenal pour lutter contre le VIH/sida en misant sur une nouvelle stratégie de prévention, la Prophylaxie Pré-Exposition (PrEP). Le lancement de la PrEP hier s’inscrit dans le plan d’action nationale 2023-2027 du ministère, avec des objectifs de réduction drastique du nombre de nouveaux cas et de décès d’ici 2030.

Le ministère de la Santé, en collaboration avec des organisations non gouvernementales (ONG), a officiellement lancé la campagne pour la Prophylaxie Pré-Exposition (PrEP), hier. Il s’agit d’une stratégie de prévention du VIH qui consiste à prendre un médicament antirétroviral pour éviter d’être contaminé. Ce médicament préventif est le dernier outil dans la lutte contre la propagation du virus du VIH. Pour l’occasion, trois clips sur l’avantage de ce médicament ont été lancés.

Le but de ce lancement, a expliqué le Dr Kailesh Jagutpal, est de permettre aux personnes vivant avec le VIH d’avoir une vie normale. «Une personne séropositive a une vie normale, mais le risque de transmission à son partenaire est toujours présent. D’où l’importance d’avoir ce traitement qui empêche la contamination.» La PrEP protège aussi les enfants naissant de mères séropositives. De plus, ce sera aussi un outil pour empêcher la propagation du VIH parmi les utilisateurs de drogues. «Nou ti anvi péna enn popilasion de toxikomann, mé sé enn réalité. Il faut donc les protéger.»

Le lancement de la PrEP s’inscrit dans le plan d’action nationale 2023-2027 du ministère. L’objectif est de réduire les nouvelles infections de 25 % et les décès liés au VIH/sida de 50 %, d’éliminer la transmission de la mère à l’enfant et de renforcer l’accès aux soins. Le but est de n’avoir aucune nouvelle infection ni aucun décès en 2030.

Mais est-ce réalisable ? «C’est le plan à long terme. Si on arrive à faire baisser la courbe, ce sera déjà un résultat positif», a répondu le ministre. Annette Treebhobun, directrice exécutive de PILS, a ajouté que toutes les ressources sont disponibles. Le traitement ainsi que la PrEP sont gratuits. «C’est une lutte continue. Ce sera possible avec une collaboration de tous.»

Pour rappel, l’année dernière, le nombre de personnes qui prenaient le traitement de PrEP était de 78. Depuis, d’autres sous-programmes ont été lancés, comme la PrEP pour les femmes ou encore pour les partenaires des toxicomanes. De plus, les obstacles par rapport à l’adhésion au traitement ont été identifiés. Ainsi, par exemple, la population cible est marginale, ce qui est un frein à l’accès au soin. Des peer educators ont été recrutés.

«One-stop shop» pour les soins

«Nous mettons l’accent sur l’engagement communautaire pour casser ces barrières et rendre les soins plus accessibles», a avancé Annette Treebhobun. D’ailleurs, depuis l’année dernière, le nombre d’adhérents a augmenté de plus de 100 % car, désormais, environ 200 personnes sont sous la PrEP. Le Dr Kailesh Jagutpal a d’ailleurs rappelé l’importance des ONG dans l’accueil. «Il nous faut une structure et leur engagement afin d’attirer plus de personnes sans que les patients se sentent stigmatisés.»

L’autre projet du ministère et des ONG est la mise en place des one-stop-shops pour les soins. Ces centres de santé dispenseront le traitement pour le VIH, et la PrEP, ainsi que des soins pour l’hépatite C, les dépistages et les soins pour les maladies non transmissibles. Des informations sur la vie sexuelle seront aussi disponibles et concerneront surtout les personnes dont les partenaires sont infectés.

«Même les toxicomanes qui souhaitent traiter leur dépendance pourront le faire. Il est temps de repenser les soins et revoir le système de soins spécifiques dans des endroits différents. Se rendre à plusieurs rendez-vous est décourageant», a expliqué le ministre. De plus, une formation du personnel est aussi à l’agenda.

Freiner la propagation passe aussi par le dépistage. Le ministère de la Santé a récemment autorisé le stockage des tests rapides dans les pharmacies et les médecins du privé ont la possibilité de tester leurs patients. Il est aussi prévu d’avoir des tests rapides. «Pour cela, la loi sera amendée et ce sera la responsabilité de la personne d’approcher les autorités en cas d’infection. Tout ceci s’inscrit dans le plan de réduction de la transmission», a martelé le ministre.

Il a précisé que la PrEP est un outil de plus dans cette lutte, et pour éviter une recrudescence d’autres maladies sexuellement transmissibles, l’accès aux préservatifs sera aussi démocratisé.