L’équipe d’enquêteurs se renforce avec des Indiens cette fois-ci qui rejoignent les Américains de FTI Consulting à Mauritius Telecom (MT). Officiellement, c’est pour revoir les contrats accordés sous l’ère Sherry Singh. On se souvient (voir l’express du 25 août) de ce qu’un expert-comptable déclarait à ce propos: «Cela équivaudrait à using a sledge-hammer to crack a nut.» Avec cette armada additionnelle d’enquêteurs, on se de- mande encore plus si c’est vraiment pour vérifier les contrats de prestation de services ou de travail. Ou si ce n’est pas pour détecter tout espionnage des Chinois, notamment.

On nous rappelle que FTI Consulting est aussi active dans l’audit de la cybersécurité, ce qui pourrait aider à découvrir si Huawei a bien installé des équipements ou logiciels espions chez MT. «Le seul fait que des Indiens forment partie de l’équipe d’audit, nous dit-on, prouve que ce n’est en tout cas pas pour enquêter sur le sniffing des Indiens en avril.» D’où la conclusion d’une source chez MT que ce serait pour découvrir toute intervention éventuelle chinoise.

Cela, malgré la reculade du ministre Bobby Hurreeram, qui vient de déclarer que l’affaire concernant ses allégations contre Huawei «est close». Une autre façon pour lui de demander que l’on ne lui pose plus de questions à ce propos, ou alors pour faire comprendre qu’il s’est trompé sur Huawei ? On ne le sait.

S’il est vrai que l’audit porte au moins aussi sur la cybersécurité, est-ce pour mieux taper sur Sherry Singh ou pour protéger le pays ? Ou les deux ? Ce qui est sûr, c’est que la mobilisation de tant de ressources étrangères pour auditer les contrats et le traitement du personnel alors que des Mauriciens auraient pu le faire ne convainc pas grand monde.

Du côté de Sherry Singh, on nous dit que ce dernier reste serein et prêt à répondre à chaque coup médiatique ou judiciaire. «Mais soyez patients», nous demande-t-on.