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Médicaments: faible recours aux génériques

4 octobre 2022, 20:04

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Médicaments: faible recours aux génériques

Le secteur pharmaceutique traverse une conjoncture difficile avec notamment la concurrence entre parapharmacies, faibles ventes de génériques, rupture de stock de médicaments et bien plus encore. Retour sur la situation.

Les médicaments génériques sont souvent source de préjugés et de méfiance de la part des patients. Cela pourrait être dû à plusieurs facteurs, dont le manque de connaissances du patient sur ces médicaments. Siddick Khodabaccus, Chairman du Pharmacy Council et président de l’Union des pharmaciens, affirme que les patients hésitent à acheter des génériques lorsque les marques de référence ne sont pas disponibles.

«Les patients pensent que les génériques ne sont pas de bonne qualité. C’est totalement faux. Je vous assure que les médicaments génériques ont les mêmes spécificités et les mêmes composants que les originaux.» Il souligne également que les Mauriciens doivent s’habituer aux autres marques. «Le médicament traitera les mêmes problèmes de la même façon. Il faut que la perception change», martèle-t-il.

Même efficacité

Qu’en est-il de l’efficacité ? Arshad Saroar, un pharmacien, est catégorique. Il précise que ces médicaments sont enregistrés auprès du ministère de la Santé, accompagnés d’une série de documents sur les bioéquivalences. «La différence de prix entre les médicaments génériques et les médicaments originaux s’explique par les coûts de recherche et de développement très élevés qui précèdent la mise sur le marché d’un nouveau médicament, et que les laboratoires répercutent sur les prix de vente des médicaments originaux. Ces coûts n’existent pas pour les fabricants de génériques, ce qui leur permet de vendre à prix réduit», explique-t-il.

Siddick Khodabaccus souligne que les médicaments génériques sont directement prescrits par les médecins ou donnés par les pharmaciens. «Un médicament générique est une copie d’un médicament original qui a la même composition qualitative et quantitative en principe actif, a la même forme pharmaceutique que la spécialité de référence et a démontré sa bioéquivalence (NdlR, il se comporte de la même manière dans le corps).»

Rupture de stock

Arshad Saroar nous indique que la rupture de stock concerne les médicaments les plus demandés. «Ces médicaments ne sont plus disponibles en raison de problèmes d’importation, tels que le manque de matières premières à la source ou des navires retardés (…). Par ailleurs, nous avons également constaté que si un médicament original est en rupture de stock et que le médicament générique est disponible, les patients n’opteront jamais pour le générique.»

Le président de l’Union des pharmaciens confirme également qu’il y a bien une rupture de stock de plus d’une soixantaine de médicaments. «C’est la raison pour laquelle il faut autoriser le parallel import, soit permettre l’importation des mêmes médicaments fabriqués par d’autres laboratoires. Cela éviterait non seulement la rupture de stock, mais contribuerait aussi à faire baisser les prix.»

 Moins chers

Mais le parcours vers un changement de perception sera long. Ashok, un habitant de Vacoas, dit qu’il ne fait pas confiance aux médicaments génériques. «Si j’ai l’habitude de prendre par exemple du panadol, je n’achèterai jamais les génériques, car je ne sais pas si les composants sont les mêmes et si, plus tard, il y aura des effets secondaires sur moi.»Même son de cloche pour Taslima, une habitante de RoseHill. «J’avais l’habitude de prendre du sirop contre la toux. Un pharmacien m’en avait prescrit un autre lorsque ma marque habituelle était en rupture. J’ai eu des effets secondaires.»

Alors qu’Ashok et Taslima sont contre l’achat de médicaments génériques, d’autres patients les préfèrent car leurs prix sont plus abordables. À l’instar de Jean-Carl, un habitant de Port-Louis, qui dit utiliser souvent des médicaments génériques. «Les génériques peuvent coûter jusqu’à 50 % moins cher. Faute de moyens, je préfère acheter des substituts. Mais l’efficacité du médicament est la même. Je n’ai jamais rencontré de problèmes de santé après avoir pris ces médicaments.»

À Maurice, il existe actuellement plus de 1 000 marques de génériques vendues en pharmacie, qui soignent des maux courants comme la fièvre, la douleur, la toux, la grippe ou des pathologies plus sérieuses comme l’asthme, l’hypertension, l’insuffisance cardiaque, entre autres.