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La semaine décryptée

9 octobre 2022, 13:00

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La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 3 octobre 2022 au vendredi 7 octobre 2022.

Lundi 3 octobre 2022 
These boys are the best 

L’express du 3 octobre revient sur l’accident impliquant la voiture du Premier ministre à Verdun dans la soirée du samedi 1er octobre. Au fait, bien qu’un motard ait subi des blessures lui valant trois jours de congé maladie, l’accident n’a causé que des dégâts limités. 

Les conducteurs et motards au service du Premier ministre sont les meilleurs qu’il y ait dans toute la force policière. Ils ne respectent pas les limites de vitesse car il y va de la sécurité même du Premier ministre. Ensuite, le chef du gouvernement devrait gagner du temps s’il compte respecter ses engagements officiels tout en étudiant des dossiers au PMO. 

Compte tenu du déploiement à vitesse infernale de ces policiers et motards d’élite sur la route, ils ne rencontrent qu’un nombre infime d’incidents de parcours. Ils sont vraiment les best parmi les best.

Mardi 4 octobre 2022 
Des policiers trafiquants 

On apprend ce mardi 4 octobre qu’encore un policier est impliqué dans le trafic de drogue. 

Les centaines de cas de policiers suspendus pour divers délits devraient intéresser les grands gestionnaires de ressources humaines dans les institutions de l’État. En effet, entre la suspension d’un policier ou autre fonctionnaire et un verdict final dans son cas - en y incluant divers appels même au Conseil privé du roi, il se passe de nombreuses années. En attendant le verdict, le fonctionnaire touche son salaire normal, sans heures supplémentaires évidemment. 

Pour de nombreux policiers et fonctionnaires, une suspension constituerait une véritable aubaine. Car tout en touchant son salaire de l’État, le suspendu s’adonne à d’autres activités qui lui rapportent de l’argent. Le service de transport, les activités agricoles, la construction et, bien sûr, le trafic de drogue leur assurent un revenu supplémentaire et tax-free.

Mercredi 5 octobre 2022 
Teachers’ Day 

On a fêté la World Teachers’ Day le mercredi 5 octobre. À Maurice, ce n’est pas dans la grande joie que les enseignants ont célébré l’événement car jamais dans l’histoire du pays, leurs conditions de travail n’auront été aussi difficiles. 

Les enseignants mauriciens, tout comme les policiers, sont les victimes de la dislocation de la société causée par l’érosion des valeurs familiales, les drogues synthétiques et la mainmise des réseaux sociaux par le biais du téléphone portable sur l’esprit des jeunes. 

Dans le passé, il était fréquent pour un parent de demander au maître d’école ou au principal de «corriger» davantage son enfant indiscipliné. De nos jours, ce sont des parents qui vont corriger le maître d’école ou l’enseignant.

Jeudi 6 octobre 2022 
Accident mortel et caméras de Safe City 

Un élément découlant de l’accident mortel de Pointe-des Lascars concerne le grand nombre d’occupants dans la voiture, soit huit, y compris le conducteur, un policier ayant trop forcé sur la bouteille. 

D’après la loi, le port de la ceinture de sécurité est obligatoire pour chaque occupant. Or, le véhicule en question ne pouvait avoir plus de cinq ceintures, deux à l’avant et trois sur le siège arrière. Il semblerait que les ceintures n’avaient pas été utilisées car les usagers ont été projetés hors du véhicule. 

Le dispositif de Safe City avec ses caméras ultrasophistiquées aurait dû détecter le véhicule en question, sans doute zigzaguant en raison de l’état du policier et le grand nombre de passagers. Et l’alerte donnée aux patrouilles. 

Malheureusement, ce n’est pas l’efficacité du système mais plutôt le coût (Rs 19 milliards) qui aurait compté. Question de commissions.

Vendredi 7 octobre 2022 
Liaisons maritimes Île-de-France-Île Bourbon

Un aspect positif découlant du trafic de drogue à Maurice aura été la montée sur scène de navigateurs locaux extrêmement doués et capables d’assurer des liaisons maritimes entre Maurice et la Réunion. 

Ces navigateurs dépourvus de moyens technologiques poussés ou de grandes embarcations réussissent à braver les grosses vagues et les intempéries pour atteindre le littoral de la Réunion et de revenir avec une facilité déconcertante. Ils sont de loin beaucoup plus compétents que les fonctionnaires employés dans la garde-côte du pays. 

Le gouvernement aurait intérêt à réhabiliter ces jeunes et à les engager dans une nouvelle compagnie d’État dont l’activité principale serait d’assurer des dessertes maritimes entre Maurice et la Réunion. Cela permettrait aux Mauriciens de visiter la Réunion à un coût abordable. Et les Réunionnais qui disposent d’un pouvoir d’achat plus conséquent que nous viendraient en grand nombre profiter de nos plages et surtout de nos foires.