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Ebola: portrait d’un virus tueur

10 octobre 2022, 22:00

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Ebola: portrait d’un virus tueur

Vingt-neuf personnes, dont quatre agents de santé, sont mortes d’Ebola en Ouganda depuis l’annonce il y a deux semaines par les autorités d’une épidémie dans le centre du pays. Selon l’OMS, ce cas provient d’une souche «relativement rare» dite soudanaise, qui n’avait plus été signalée en Ouganda depuis 2012 et qui a causé le premier décès depuis 2019. Le virus demeure, malgré l’arrivée récente de vaccins et traitements, un tueur redoutable pour l’homme, avec plus de 15 000 morts depuis 1976 en Afrique. L’OMS a débloqué plus de deux millions d’euros de son fonds de réserve d’urgence pour lutter contre l’épidémie en Ouganda en y envoyant des spécialistes et des fournitures médicales.

 L’origine

Le virus Ebola est identifié pour la première fois en 1976 en République démocratique du Congo (RDC, à l’époque Zaïre). Ce virus de la famille des filoviridae (filovirus) doit son nom à une rivière du nord du pays, près de laquelle la première épidémie a éclaté. Cinq «sous-types» distincts de virus ont depuis été répertoriés : Zaïre, Soudan (à l’origine du décès annoncé mardi en Ouganda), Bundibugyo, Reston et Forêt de Taï. La souche Zaïre est à l’origine de l’immense majorité des cas depuis 2014.

 La transmission

Le virus circule parmi les chauves-souris mangeuses de fruits, considérées comme l’hôte naturel d’Ebola et qui ne développent pas la maladie. D’autres mammifères comme les grands singes, les antilopes ou les porcs-épics peuvent le véhiculer puis le transmettre à l’homme. Lors d’une épidémie, Ebola se transmet entre humains par contacts directs et étroits – par les «fluides corporels» d’un malade : sang, vomissures, matières fécales...

Contrairement à la grippe, il ne se transmet pas par voie aérienne. Ebola est donc moins contagieux que de nombreuses maladies virales. Mais il est redoutable, vu son taux de mortalité très élevé : entre 40 % et 70 % pour les épidémies les plus récentes en RDC, selon l’OMS. D’après une étude publiée en 2021 dans la revue Nature, le virus pourrait rester dormant dans l’organisme des survivants et se réveiller des années plus tard, devenant ainsi l’origine de nouvelles flambées.

Les symptômes

Après une période d’incubation de 2 à 21 jours, Ebola se manifeste par une brusque fièvre, une faiblesse intense, des douleurs musculaires et articulaires, des maux de tête et de gorge. Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhées, d’éruptions cutanées, d’une atteinte rénale et hépatique et parfois, d’hémorragies internes et externes. Des séquelles sont fréquemment observées chez les survivants : arthrite, problèmes de vue et troubles auditifs.

 Les traitements

En août 2022, deux traitements par anticorps monoclonaux, réduisant fortement les risques de décès, ont été recommandés par l’OMS pour les personnes atteintes et les nouveau-nés de mères malades. Plusieurs vaccins ont parallèlement été mis au point. Des campagnes de vaccination «en anneau» des contacts des malades et des contacts des contacts, ont obtenu de bons résultats en 2021 en RDC. En 2021, la vaccination associée à deux médicaments a, par exemple, permis de freiner puis de stopper la propagation du virus en RDC.