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Réforme électorale: l’opposition sceptique sur l’annonce du PM
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Réforme électorale: l’opposition sceptique sur l’annonce du PM
C’est à Camp-du-Roi, Rodrigues, que le Premier ministre (PM) Pravind Jugnauth a exprimé sa volonté de proposer à nouveau une réforme électorale, une annonce faite dans le cadre de la célébration du 20ᵉ anniversaire de l’autonomie de Rodrigues. Pravind Jugnauth a ainsi indiqué que le système proportionnel à Rodrigues rendrait la stabilité politique vulnérable et qu’il connaît le sentiment du chef commissaire Johnson Roussety à ce sujet.
Le PM a ajouté qu’il a fait une proposition de réforme électorale en 2018 où Rodrigues aurait eu trois députés, dont une femme, mais que malheureusement, l’opposition parlementaire ne l’a pas soutenu dans sa démarche. Néanmoins, a-t-il affirmé, il compte venir avec de nouvelles propositions et il a souligné qu’il a l’intention d’engager des discussions sérieuses pour trouver un consensus.
À l’issue de cette annonce, nous avons interrogé les leaders du Mouvement militant mauricien, Paul Bérenger, du Parti mauricien social-démocrate, Xavier Duval, et le chef de file du Parti travailliste au Parlement, Arvind Boolell. Dans une brève déclaration à l’express, Paul Bérenger a affirmé qu’il ne compte pas s’étendre sur cette annonce car «se enn krétin ki pe koz reform électoral».
Xavier Duval estime, lui, que la réforme que proposera Pravind Jugnauth ne concernera probablement qu’une augmentation de la représentation féminine et elle ne reflétera pas l’opinion d’une majorité des personnes. Il rappelle que Pravind Jugnuath a proposé une réforme électorale en 2018 et, selon lui, elle était truffée de mauvaise foi. Après la déclaration du Premier ministre, le leader de l’opposition dit ne pas le prendre au sérieux. «On va voir ce qui se passera après.»
Arvind Boolell, tout en affirmant que le Ptr estime qu’une réforme électorale est attendue depuis longtemps, considère qu’il faut mettre sur pied un select committee avec des représentants des différents partis politiques et surtout présidé par un expert en la matière.
Certes, il faudra attendre les nouvelles propositions du Premier ministre sur cette réforme. Celle qu’il avait proposée en 2018, malgré les débats, n’était pas passée au vote, car il savait qu’il n’aurait pas la majorité des trois-quarts pour que le projet de loi soit adopté.
Les propositions de 2018
<p>Le Constitution Amendment Bill avait été présenté au Parlement le 7 décembre 2018. Les propositions étaient : <br />
(a) 63 élus, au lieu de 62, dont un de plus à Rodrigues <br />
(b) Pas plus de deux candidats du même sexe dans une circonscription. <br />
(c) 12 sièges proportionnels avec la possibilité d’augmenter ce chiffre par 10 au maximum. <br />
(d) Pour obtenir un siège au PR, un parti politique ou une alliance doit au moins obtenir 10 % des suffrages sur l’ensemble des 20 circonscriptions du pays. <br />
(e) Pas d’obligation de déclarer son appartenance ethnique. Lors de son résumé sur le bill, Pravind Jugnauth avait annoncé qu’il fallait 52 parlementaires sur un total de 69 pour que les réformes électorales soient adoptées. L’alliance gouvernementale ne disposait que d’une majorité de 45 membres. Durant les débats, les membres du MMM, du PMSD du PTr, Alan Ganoo et Kavy Ramano avaient affiché leur opposition. Le projet de loi n’était pas passée au vote.</p>
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