Publicité
Transplantation rénale: quatre dialysés voguent vers une nouvelle vie
Par
Partager cet article
Transplantation rénale: quatre dialysés voguent vers une nouvelle vie
Une nouvelle page va se tourner pour quatre dialysés. Dès mercredi prochain, le Dr Rajasekhar Perumalla, spécialiste indien des transplantations, sera à Maurice pour effectuer des greffes rénales. Au total, quatre opérations sont prévues. Des sentiments mitigés émanent des familles qui verront leur quotidien bouleversé.
Il était de passage à Maurice au début de septembre dernier afin d’avoir un aperçu des équipements et de la structure mis en place pour rendre des greffes rénales possibles à l’hôpital Victoria. Le Dr Rajasekhar Perumalla était en contact avec le ministère de la Santé et le Rotary de Beau-Bassin/Rose-Hill depuis sept mois, pour programmer sa venue.
Chirurgien chevronné dans le domaine des transplantations, cela fait presque 30 ans qu’il pratique ce type d’opération. «J’ai fait plus d’un millier de transplantations rénales et aussi du foie à ce jour.» Ce qui est sûr, c’est qu’il compte mener à bien la mission qui lui a été confiée. Lors de son bref séjour, il a pu s’entretenir avec les patients qui doivent subir cette intervention, et les a mis en confiance.
Ils seront quatre à subir cette intervention de mercredi à samedi prochains. Le stress commence à monter et aussi l’envie d’en terminer au plus vite, d’autant plus que cela fait quelques années que ces patients sont sur la liste d’attente. Dans l’Est du pays, une mère de famille attend ce moment impatiemment. Son fils de 21 ans sera bientôt opéré, et elle lui donnera un de ses reins. «Nous sommes un peu inquiets pour ne rien vous cacher, mais nous sommes aussi soulagés.» Elle raconte que cela fait un an que son fils a été diagnostiqué de problèmes rénaux. «Du jour au lendemain, notre vie a été chamboulée. Mais nous restons à ses côtés pour surmonter cette épreuve. Nous le sommes encore aujourd’hui.»
Prendre son mal en patience
Les tests se sont avérés concluants, lui permettant de lui faire don d’un de ses reins. «Nous avons fait plusieurs tests, et pas plus tard que demain (NdlR: aujourd’hui) nous avons encore quelques examens à faire.» Par contre, un autre patient, un habitant des Plaines-Wilhems, devra prendre son mal en patience. «J’ai une intervention à faire avant. On doit m’enlever un rein. Et ce n’est qu’après que je pourrai être opéré. Au niveau du ministère, on m’a dit que cela pourrait se faire d’ici la fin de cette année, voire au début de 2023.»
Du côté de la Renal Disease Patients Association, le plus important est que cela se fasse à Maurice. En effet, certaines personnes peuvent ne pas connaître l’hindi ou l’anglais, et quand elles vont en Inde, elles n’arrivent pas à se faire comprendre, soutient le secrétaire de l’association, Bose Soonarane. «Au moins, elles seront entourées des membres de leur famille. Question finance, c’est aussi un plus.»
Néanmoins, il ne peut cacher son amertume face à la situation que traversent les dialysés en attente d’une transplantation. «Maurice aurait dû être le leader dans le domaine de la greffe dans la région. Depuis 1982, nous avons débuté ces opérations et 40 ans après on doit presque tout reprendre depuis le début.» Il s’interroge sur la Human Tissue (Removal, Preservation and Transplant) Act. «Loi votée en 2006, puis de nouveau sur le tapis en 2018, elle n’a, à ce jour, toujours pas été à 100 % promulguée. Et cela pose des problèmes.»
Quid des médecins qui effectueront les greffes ? «On parle d’une unité rénale qui sera mise en place à l’hôpital Jawaharlal Nehru à Rose-Belle. Mais depuis combien de temps en parle-t-on ? Où en est-on et combien de temps cela va prendre ?» Pour rappel, en février 2021, le conseil des ministres avait déclaré avoir obtenu une subvention de l’Inde de USD 10 M pour la construction.
On parle de formations de six mois offertes au personnel. «Mais est-ce que cela sera suffisant pour former des médecins et autres ? Où en sont les négociations avec ce spécialiste mauricien basé en Afrique du Sud ? Il a été contacté pendant la pandémie et aujourd’hui, on n’entend plus rien…»
En tout cas, la machine semble être de nouveau huilée pour effectuer au plus vite des transplantations rénales pour le plus grand bonheur des patients.
La patte du «Tiger» porte ses fruits
<p>Initiateur de cette venue en compagnie du Regional Health Director du ministère de la Santé, Vishwas Mohabeer, le project leader et directeur des clubs admin du Rotary de Beau-Bassin/Rose-Hill, Maheshwarsingh Chackhoor, que l’on appelle affectueusement Tiger, attend l’arrivée du spécialiste indien. <em>«Il aurait dû être parmi nous plus tôt. Mais le manque de médicaments qui doivent être utilisés après les interventions ont retardé sa venue. Aujourd’hui, l’hôpital Victoria a le matériel adéquat pour le bon déroulement de ces interventions.»</em> Il est confiant que le Dr Rajasekhar Perumalla fera un très bon travail. <em>«Je pense également le faire rencontrer le Premier ministre pendant son séjour. Ainsi, avec le soutien de ce dernier, on pourra s’attendre à d’autres greffes sur une base plus régulière. Et aussi, pourquoi ne pas prodiguer des formations au personnel soignant.»</em> Cette venue n’aurait pu se faire sans l’appui de plusieurs partenaires dont Lottotech, la MTPA ou encore HealthActiv.</p>
Publicité
Les plus récents