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Affaire Kistnen l Enquête judiciaire: le rapport révèle les mobiles politiques du crime
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Affaire Kistnen l Enquête judiciaire: le rapport révèle les mobiles politiques du crime
Le rapport de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath, tel qu’on en a pris connaissance hier grâce à des extraits diffusés par Teleplus, viennent confirmer tout ce que l’on pensait allait être la conclusion de l’enquête judiciaire. D’abord, Soopramanien Kistnen a bien été assassiné et la police, par «incompétence» ou dans un souci de «cover-up», n’a pu découvrir le ou les meurtriers.
La magistrate, dans son rapport, a relevé par exemple qu’il y avait eu deux incendies, le premier, qui a été circonscrit pour brûler le corps de Kistnen, puis un deuxième pour détruire toutes les preuves. Des morceaux de documents se trouvaient bel et bien dans une main de Kistnen, selon des témoins dont des policiers, et le rapport de l’autopsie n’en faisait pas mention. Pourquoi la police n’a pas pris le soin de conserver les images de Safe city. Pourquoi la carte sim du téléphone de Kistnen n’a pas été retrouvée. Comment un pair de ciseaux n’appartenant pas à Kistnen a-t-elle été retrouvée près de son corps et comment son sac à dos, qui se trouvait à 30 mètres de son corps, n’a pas été récupéré. Ce ne sont que quelques exemples qui ont convaincu la magistrate que ce n’est pas un suicide mais bien un assassinat.
Il y a aussi eu l’emploi fictif qui, selon la magistrate, serait aussi un autre mobile du meurtre. Pour appel, la veuve de Kistnen a bien été enregistrée comme constituency clerk, mais n’a jamais été mise au courant de ce fait, et n’a donc jamais touché un sou pour cela. C’est la découverte de l’utilisation de son épouse qui aurait aussi contribué à mettre Kistnen hors de lui et qui l’a poussé à menacer de tout révéler.
L’autre mobile, selon la magistrate, serait les Kistnen Papers. Ces documents renferment la preuve que le MSM a dépensé plus d’argent que n’autorise la loi lors des dernières élections générales. Et que les trois candidats ont donc juré de faux affidavits en affirmant sous serment les dépenses par candidat. Le rapport fait aussi mention des votes des étrangers dans la circonscription N° 8. D’ailleurs, Navin Ramgoolam, sur Teleplus toujours, a affirmé que Kistnen lui avait confirmé qu’il avait véhiculé 1 200 Bangladais qui ont voté au N°8 mais aussi dans plusieurs circonscriptions.
Le rapport révèle également l’existence de tout un système pour accorder des contrats à des amis et proches de l’ex-ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden. Ainsi, la magistrate a écrit noir sur blanc : “Kickbacks were given to Yogida Sawmynaden (minister then responsible for the STC) one example of which would be the money which is paid into the account of Neeteeselec (company of Neeta Nuckched, friend of Yogida Sawmynaden)... (...) the procurement angle may constitute the strongest motive for the crime”. Plus loin, le rapport explique comment les contrats sont alloués aux amis d’enfance de Yogida Sawmyden, comme Vinay Appanah et Neeta Nuckched. Selon la magistrate donc, ces contrats alloués sous l’Emergency Procurement Procedure constitueraient aussi un mobile pour cet assassinat.
La police a aussi été sévèrement critiquée par la magistrate dans ce rapport qui soutient notamment que : “I consider the conduct of the police in the present case (Kistnen) to be abhorrent. The manner in which the enquiry was conducted fell so below what can be considered reasonable that it marks a new level of incompetence.”
Il faudra attendre de prendre connaissance du rapport au complet pour analyser, décortiquer et commenter plus longuement les conclusions de la magistrate.
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