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Maurice loin du compte… dans l’éradication de la pauvreté
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Maurice loin du compte… dans l’éradication de la pauvreté
La journée internationale pour l’éradication de la pauvreté est célébrée aujourd’hui. Depuis la pandémie de Covid-19, le coût de la vie en hausse constante rend les pauvres plus pauvres. Cette réalité blessante touche non seulement les adultes, mais aussi les plus jeunes, confie le père Gérard Mongelard, témoin sur le terrain du sort des plus démunis.
Pour le père Gérard Mongelard, il est malheureux de dire qu’en effet à Maurice, beaucoup de personnes souffrent de la pauvreté. Non seulement de la pauvreté matérielle mais aussi de la pauvreté de la foi et de la pauvreté morale. Cependant, la pauvreté matérielle devient très inquiétante pour notre société. «Il devient de plus en plus difficile de joindre les deux bouts. Beaucoup de personnes vivent dans des conditions déplorables et en souffrent énormément.» La classe dite moyenne n’est pas épargnée. On a vu récemment des personnes «insoupçonnables» tomber dans la délinquance avec une hausse inquiétante des vols à l’étalage dans les supermarchés. Le prêtre catholique qui côtoie au quotidien des laissés-pour-compte de la société – sans-abri, toxicomanes, enfants déscolarisés, familles brisées, etc. – estime que la pauvreté affecte directement le parcours scolaire et de facto l’avenir de nombreux enfants. Même si l’éducation est gratuite, le coût des denrées alimentaires pesant sur des familles qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts impacte négativement sur les enfants.
«Je ne comprends pas comment la drogue peut avoir autant d’ampleur dans le pays. »
Il cite alors une personne qui lui disait récemment le drame de l’éducation gratuite qui laisse tant de jeunes sur le bord de la route. «Il m’a dit que le 10-7-5-3 l’interpelle. Je n’ai pas compris ce qu’il voulait dire et il m’a alors expliqué. Malheureusement, dit-il, sur dix enfants qui entrent en primaire, seuls sept iront jusqu’au PSAC. Du PSAC au SC, seuls cinq subsisteront et sur ces cinq, il n’y en a que trois qui prendront part à l’examen du HSC. C’est pour vous dire à quel point de nombreux enfants sont forcés d’arrêter leur parcours scolaire, soit parce que leur famille n’a pas de quoi les nourrir ou parce que la situation déplorable de leur vie quotidienne affecte leurs études.»
Par ailleurs, le père Mongelard attire l’attention sur la drogue qui joue un rôle majeur dans la pauvreté. «Je ne comprends pas comment la drogue peut avoir autant d’ampleur dans le pays. Il est malheureux de dire qu’à l’heure d’aujourd’hui, le business de la drogue est devenu une échappatoire malsaine pour de nombreux jeunes. L’innocence de plusieurs jeunes enfants est exploitée pour ce commerce et cela détruit des familles.»
Comment donc sortir de ce cercle infernal où la pauvreté matérielle condamne des enfants à la pauvreté intellectuelle et l’illettrisme ; à la pauvreté morale face aux fléaux sociaux qui les entraînent dans la délinquance juvénile ; à la pauvreté de la foi dans un avenir meilleur… devons-nous baisser les bras ou continuer à lutter pour une société plus solidaire et plus juste ?
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