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Ombudsperson pour les services financiers: le ras-le-bol de Dan Maraye

20 octobre 2022, 21:15

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Ombudsperson pour les services financiers: le ras-le-bol de Dan Maraye

Lors de la présentation du rapport annuel du bureau de l'Ombudsperson pour les services financiers ce jeudi 20 octobre, le titulaire du poste et ex-gouverneur de la Banque centrale, Dan Maraye, a étalé avec sa franchise habituelle tous les problèmes qui sont la source d'un profond malaise dans cette institution. Quant au ministre de tutelle, Mahen Seeruttun, il avance que Dan Maraye travaille sans ingérence. 

La décision de Dan Maraye de s'en remettre à l'opinion publique donne l'impression qu'il est arrivé au bout du rouleau et que si rien n'est fait pour remédier à la situation, il ne lui restera qu'une solution, même s'il n'a pas utilisé directement le terme en question : s'en aller. Les expressions «pasians énan so limit» et  «li bet mo res la» au cas où la situation ne s'améliore pas,  traduisent,  en peu de mots, son état d'esprit. 

Quels sont les problèmes auxquels le bureau de l'Ombudsperson pour les services financiers doit faire face et qui pourraient avoir raison de sa patience ?  Il y a tout d'abord le manque de ressources humaines pour combler 16 postes vacants, notamment au niveau technique, une situation qui ne permet pas à cet organisme d'avoir le rendement qu'il espère de ses activités.

Vient ensuite le manque cruel de budget alors que cet organisme, affirme Dan Maraye, a pris à sa charge le segment règlement de problèmes de la Financial Services Commission et de la Banque de Maurice, organismes régulateurs des secteurs financier et bancaire respectivement et qui, selon lui, touchent gros par les services qu'ils proposent. Il y a aussi l'absence d'un site qui aurait, selon lui, contribué à rendre plus efficaces, accessibles et flexibles les échanges entre le Bureau de l'Ombudsperson et les utilisateurs des services offerts. La lenteur de certains organismes à finaliser la signature d'un Memorandum of Understanding  avec le Bureau de l'Ombudsperson pour les services financiers est aussi décriée. 

Depuis que son nom a été placé sur les listes de centres financiers peu recommandables aux yeux des dirigeants du Groupe d'action financière( GAFI),  organisme intergouvernemental qui veille au respect des bonnes pratiques dans le secteur des services financiers de l'Union européenne et de la Grande Bretagne, pour des carences dans la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, le centre mauricien des services financiers se trouve devant un phénomène  de même  ampleur.

La fronde provient de nul autre que du Bureau de l'Ombudsperson pour le secteur des services financiers. Il s'agit d'un des maillons les plus importants de la structure du secteur et qui a pour mission de défendre les intérêts des consommateurs lorsqu'ils estiment qu'ils ont été piétinés. Cette fronde pointe du doigt un mode de fonctionnement qui empêche le bureau de jouer le rôle qui est le sien auprès du public consommateur de services offerts par les acteurs financiers

Sollicité, le ministre de la Bonne gouvernance et des services financiers, Mahen Seeruttun, a fait savoir qu’il a laissé Dan Maraye travailler en toute indépendance sans ingérence aucune. «Il a voulu changer de bureau et a voulu chercher un nouveau local lui-même, sans l’aide du ministère. Il ne peut pas mettre ça sur le dos des autres. Les gens doivent  ‘deliver’ au lieu de passer leur temps à voir qu’est-ce qu’ils peuvent avoir de plus.»