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Développement portuaire: des pêcheurs noyés dans l’incertitude
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Développement portuaire: des pêcheurs noyés dans l’incertitude
Les pêcheurs de Roche-Bois se sentent vulnérables et craignent pour leur avenir face au développement portuaire. L’environnement du lagon qui s’étend de Pointe-aux-Sables à Baie-du-Tombeau se détériore et on leur demande aussi de se déplacer loin de leur base…
Ils sont environ 60 à 80 pêcheurs qui affirment avoir été informés verbalement au téléphone par les autorités qu’ils devront bouger leur bateau à Baie-du-Tombeau ou encore à Balaclava, et donc d’aller pêcher ailleurs, loin de leur base habituelle, témoigne Judex Rampaul, le président du syndicat des pêcheurs.
Siven Renganaden-Marimootoo, habitant et pêcheur à Roche-Bois depuis une vingtaine d’années, dit qu’on lui a demandé de bouger son bateau à Baie-du-Tombeau. «Je ne comprends pas pourquoi il faut nous faire bouger. La situation des pêcheurs est déjà difficile. Une relocalisation empirerait la situation.»
Ceux qui n’ont pas encore été contactés sont inquiets pour les jours à venir. C’est le cas d’Allan Malbrook, autre pêcheur habitant à Roche-Bois, qui n’a reçu aucun appel à ce sujet pour l’heure.
«Nous ne sommes pas contre le développement. Mais il faut réhabiliter la région. Les développements portuaires ont causé du tort à la communauté des pêcheurs.»
Sollicités, des préposés au ministère nous ont fait comprendre qu’ils ne sont pas au courant et qu’il n’y a rien d’officiel à ce sujet. Néanmoins, la délocalisation trotte dans la tête des pêcheurs. Allan Malbrook soutient qu’il va pêcher comme d’habitude mais qu’il craint d’éventuels changements et s’élève contre cette démarche. Il n’est déjà pas évident, dit-il, de se déplacer sur une longue distance pour les appâts. Il doit bouger jusqu’à Rivière-Noire pour s’en procurer. «Mo bizin al prend labouet loin pou mo lapes dans district Port-Louis.» Siven Renganaden-Marimootoo trouve également qu’il n’est pas évident de bouger de Roche-Bois à Rivière-du-Rempart pour trouver des appâts.
Pour sa part, Judex Rampaul ne comprend pas la démarche de déplacer les pêcheurs de Roche-Bois et cette manière de faire, nous fait-il comprendre. «Pour de tels changements, il faudrait faire une réunion pour nous expliquer les raisons. Ces pêcheurs ont travaillé pendant des années et des années à Roche-Bois pour gagner leur vie. On se demande si c’est lié au développement portuaire ou pas. On est dans le flou.» Concernant les problèmes des pêcheurs pour avoir des appâts, le syndicat demande que les mesures soient revues.
D’autre part, le président du syndicat tient à se prononcer sur l’état de l’environnement marin de la région côtière de Baie-du-Tombeau, Roche-Bois, Les Salines, Bain-des-Dames, Grande-Rivière-Nord-Ouest, Pointe-aux-Sables et Montagne-Jacquot. «Nous ne sommes pas contre le développement. Mais il faut réhabiliter la région. Les développements portuaires ont causé du tort à la communauté des pêcheurs. Ceux de ces régions se sentent vulnérables face à ces projets de développement. Ils craignent pour leur avenir. Il faut trouver des solutions pour ces pêcheurs». Au vu de cette situation, le syndicat lance un appel pour la réhabilitation de la région afin de soutenir la pêche artisanale.
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