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De Ti Frer à nos jours
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De Ti Frer à nos jours
Dans le cadre du projet de Nextart Factory, Intitulé «Ti Frer – Sur les traces d’un géant», se tient à partir de ce soir une exposition de photos sur Ti Frer et l’évolution du séga.
Que connaît la jeune génération sur Alphonse Ravaton, plus connu sous le nom de Ti Frer, véritable monument de la musique locale ? «Nous avons voulu mettre sur pied le projet Ti Frer – Sur les traces d’un géant, qui comprend plusieurs volets, dont cette exposition, dans le but premier de conserver la mémoire de Ti Frer et de donner l’occasion à la jeunesse mauricienne de travailler sur une exposition mettant en avant des photos de collection. Avec cette exposition, j’ai voulu aller plus loin et montrer l’évolution qu’a connue le séga à partir de Ti Frer. Le séga est un arbre qui a donné naissance à d’autres styles de musique tel le seggae de Kaya, le sagai de Menwar ou encore le segajazz de Philippe Thomas, et toutes ces personnes figurent dans l’exposition, ainsi que certains artistes de la nouvelle génération. Ti Frer a aussi inventé la Commission de l’océan Indien avant que l’organisation telle quelle n’existe, car les sonorités du séga on les retrouve aussi dans les autres îles de la région», explique Géraldine Hennequin-Joulia.
Pour la tenue de cette exposition, Pierre Argo, artiste majeur, plasticien et photographe, a été le mentor de quatre jeunes, Lorinia Pierre de Ste-Croix, Emmanuel Clair de Rodrigues, Yana Vadeevaloo de Résidence Vallijee et Ryan Azenor de La Gaulette. «Deux autres photographes, issues de la génération que j’appelle intermédiaire, Frédérick Bréville et Brady Goorappa, prennent également part à cette exposition», souligne Géraldine Hennequin-Joulia. Au total, c’est une cinquantaine de photos incluant les collections de Ti Frer de Pierre Argo et de feu Tristan Bréville qui seront exposées à la Galerie du Génie, à Port-Louis, jusqu’au 12 novembre.
«Quand Géraldine Hennequin-Joulia m’a parlé de cette exposition, j’ai tout de suite accepté. Ti Frer est un monument et on ne fait rien pour lui. Il est impératif de mettre en place des projets pour qu’il ne tombe pas dans l’oubli. Il a été un trait d’union de la musique locale. Où en serait le séga sans Ti Frer ? Je l’ai connu et il m’a émerveillé durant sa jeunesse», explique Pierre Argo. Pour cette exposition, il a été le mentor des quatre jeunes auxquels il a appris, entre autres, à comment travailler avec les clichés d’antan. «Le transfert de connaissances est primordial. Je pense que c’est le devoir de chaque artiste majeur de transmettre ses connaissances à la jeune génération. C’est pour cela que j’ai voulu travailler avec ces quatre jeunes», souligne l’artiste.
Durant cette exposition, les visiteurs seront appelés à découvrir d’autres facettes de Ti Frer, dont des clichés de sa famille ou Ti Frer le chasseur. «Ma collection de photos sur Ti Frer n’a jamais été publiée, sauf une photo de grand format qui avait été exposée en France», souligne Pierre Argo. Cette exposition se veut également itinérante avec, dans les mois à venir, un passage à Moka, le district de Ti Frer et également à La Réunion. «Je souhaite qu’elle puisse être présentée à Paris», avance Géraldine Hennequin-Joulia.
À noter que le projet Ti-Frer – Sur les traces d’un géant comprendra également un documentaire, un concert et la sortie d’un album qui devrait voir le jour l’année prochaine. «Il est dommage de constater que nous n’avons pas eu beaucoup de soutien à Maurice pour la tenue de ce projet, nous avons cependant eu un écho favorable du côté de La Réunion», souligne Géraldine Hennequin Joulia. Espérons que le public mauricien apportera, lui, son soutien à cette belle initiative de Nextart Factory
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