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Affaire Kistnen: après deux ans, les mêmes enquêteurs de la MCIT
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Affaire Kistnen: après deux ans, les mêmes enquêteurs de la MCIT
Malgré les éléments ressortis pendant l’enquête judiciaire qui indiquaient à la police la piste à suivre ; malgré l’envoi du rapport à la police par le Directeur des poursuites publiques (DPP) le 26 janvier, c’est la même équipe de la Major Crime Investigation Team (MCIT) et, surtout, le même policier qui a mené l’enquête. Cela, dans une direction opposée à celle de la magistrate. L’enquêteur s’est petit à petit emparé de toute l’affaire de meurtre de Soopramanien Kistnen et le surintendant de police, lui, s’en est éloigné et a laissé libre cours au constable. Celui-ci vient d’ailleurs de prendre plusieurs semaines de congé et les investigations ou plutôt l’interrogatoire de ceux qu’il jugeait suspects ont été interrompus pendant ses vacances.
Et après la fuite du rapport ? On est dans le noir et personne ne sait si c’est le même constable qui continuera l’enquête. Celui-ci aurait confié à certains qu’il a terminé ses investigations. D’ailleurs, ceux qu’il suspectait, tous des créanciers présumés de Kistnen, n’ont pas été arrêtés et n’ont jamais fait l’objet d’un chef d’accusation, même provisoire. Le constable a passé plus d’un an donc sur cette piste que pourtant plusieurs lui disaient qu’elle était fausse. Mais il s’est entêté dans cette direction et a même déclaré qu’il n’en avait rien à faire des directives du DPP et des recommandations de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath.
Emploi fictif oui, assassinat non
Si l’on parle maintenant d’une nouvelle équipe du Central Criminal Investigation Department (CCID) qui s’est attelée à l’affaire, il faut savoir que cela concerne la partie emploi fictif de Constituency Clerk et non le meurtre, qui demeure du ressort de la MCIT. Un député de l’opposition est d’avis que la police aurait en effet commencé à prendre au sérieux l’enquête concernant le volet Constituency Clerk, «qui est d’ailleurs un ‘clear cut case’, juste pour montrer que les choses avancent alors que l’affaire plus grave de meurtre sera mise en veilleuse». Quant à la défense de Yogida Sawmynaden disant qu’il aurait payé Simla Kistnen à travers son mari décédé, «je ne vois pas comment cet argument tiendra vu que Simla Kistnen a toujours affirmé qu’elle n’a jamais rien reçu et que les paiements auraient dû lui être faits directement, pas par personne interposée».
Et l’Independent Commission against Corruption (ICAC) ? La magistrate ne veut s’ingérer dans l’enquête de la commission anti-corruption qu’elle dit être en cours. Mais elle écrit : «Without encroaching on the enquiry already being carried out by the ICAC, I also recommend that an enquiry be carried out into other possible criminal offences which may be established on the above facts.»
Corruption, la cause centrale
En tout cas, Vidya Mungroo-Jugurnath, récemment promue Acting Senior Magistrate et transférée à Bambous, est convaincue que tous les éléments qui ont fait surface relatifs aux achats sous l’Emergency Procurement Procedure «give credence to the theory of blackmail by the deceased and this may be at the crux of this case. I recommend that this angle be further explored by the police».
Le remplaçant éventuel du constable ou lui-même prendra-t-il en considération cette recommandation de la magistrate ? Si le DPP a transmis cette recommandation à la police, cette dernière aurait dû s’exécuter depuis janvier 2022. Le constable en question a déclaré à plusieurs personnes que tout ce qui a trait à la corruption ne le concerne pas mais concerne l’ICAC. Il l’a maintenu même après janvier.
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