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Le transfert du DCP Heman Jangi serait-il punitif?

28 octobre 2022, 15:43

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Le transfert du DCP Heman Jangi serait-il punitif?

«So kontra bizin rezilie ek vinn devoile zafer Kaya ki finn arrive.» C’est ce que déclare Narendranath Gopee, président de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSU), sur Heman Jangi. Le Deputy Commissionner of Police (DCP) a été transféré. Il est désormais responsable de la Police Training School à Beau-Bassin jusqu’à la fin de son contrat, en juin 2023.

Son transfert est diversement commenté au sein de la force policière. Peut-on estimer que ce soit un transfert punitif, après la publication du rapport de l’enquête judiciaire sur l’assassinat de Soopramanien Kistnen et les critiques sévères de la magistrate Vidya Mungroo Jugurnath contre la police ? Le directeur des poursuites publiques (DPP) a, par ailleurs, demandé une further inquiry sur le député Yogida Sawmynaden dans cette affaire, concernant les allégations d’emploi fictif par rapport au constituency clerk.

Du côté du quartier général de la police, le transfert du DCP Heman Jangi est considéré comme un exercice normal. La question qui se pose est s’il y aura des mutations alors que son contrat vient d’être renouvelé, pour un an, à la tête du Central Crime Investigation Department (CCID) ? Le sergent Tarolah, président de la Junior Police Officers Union, a déclaré : «Le contrat offert au DCP Jangi c’est pour servir la Mauritius Police Force (MPF) et non pas une unité spécifique. C’est la prérogative du commissaire de police, Anil Kumar Dip, de décider où il veut l’affecter ou le muter. Il a jugé que le DCP serait un atout au sein du CCID, donc le CP l’a placé dans cette unité.»

Aucun «transfert punitif» S’agissant de la démarche punitive, il affirme : «Quand un transfert est fait au sein de la police, on ne parle jamais de transfert punitif. Cela n’existe pas au sein de la police. Un transfert fait au niveau de la MPF est toujours une bonne chose, car il permet à un policier de connaître une autre unité pour enrichir ses connaissances. Un apprentissage est toujours bon à prendre et aussi à partager. En ce qui concerne le DCP, il a tout à donner. Donc, il partagera ses connaissances avec les jeunes policiers.»

À notre question de savoir si la Disciplined Forces Service Commission (DFSC) a son mot à dire dans ce type de transfert, il répond : «Sous l’article 71 de la Constitution, c’est au commissaire que revient la tâche de décider de l’usage et de contrôler l’action de la force de la police. La DFSC assure une partie de ses responsabilités dans les décisions de recrutement, promotion et discipline de la police. La DSFC est appelée à trancher si son avis est recherché dans une affaire disciplinaire. Si un policier ne respecte pas la discipline, et que le problème devient récurrent, c’est à la DFSC de prendre une décision, si jamais cela pose un problème au niveau de la police.»

Sur le meurtre de l’agent du Mouvement socialiste militant (MSM), Soopramanien Kistnen, l’enquête a-t-elle avancé depuis deux ans ? Malgré le fait que la Major Crime Investigation Team (MCIT) soit en charge de l’affaire, il n’y a pas eu de développement connu à ce jour. Nombreux sont ceux, au sein de la force policière, qui trouvent que le DCP a servi de bouc émissaire pour qu’on arrête de pointer du doigt le gouvernement dans l’affaire Kistnen.

Par ailleurs, Narendranath Gopee a déclaré : «Qu’elle anguille le gouvernement essaie-t-il de cacher avec le transfert du DCP Jangi ? Nous constatons que ce transfert intervient juste après le rapport judiciaire. Je veux mettre les choses au clair en ce qui concerne le DCP. Il n’est pas un fonctionnaire sur le «permanent and pensionable post». Ni n’est-il éligible à un transfert quand il y a des blâmes contre lui. Il a été recruté par le gouvernement sous contrat, et il n’y a pas de transfert. Si jamais il y a faute, son contrat est résilié immédiatement.»

«Que cache-t-il ?»

Le président de la FCSU se demande ce que l’ex-DCP aurait fait pour écoper d’une telle sanction. «Pendant le temps qu’il a travaillé au CCID, il a touché un salaire provenant de l’argent public. Il serait malhonnête de sa part de ne pas venir nous révéler toute la vérité sur la raison de ce transfert. Que cache-t-il ?» Il ajoute, «Tou sa bann fonksioner kinn mor dans kontext Kaya, to mem ti pe fer lanket ek sete suisid. Mo tre konserne par sa zafer la. To bizin devoile aster.»

Pour rappel, après son départ à la retraite, le DCP Heman Jangi a obtenu un contrat de deux ans, en juin 2020, en tant que numéro 1 du CCID. Contrat renouvelé pour un an en juin 2022.