La Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP) en compagnie d’une centaine de cleaners du privé ont manifesté dans les rues de Rose-Hill, samedi. Ces derniers lancent un appel aux autorités pour avoir un salaire décent pour un travail décent. Jane Ragoo, secrétaire du mouvement syndical, ne comprend pas ce manque de considération pour une catégorie de personnes. «Des personnes ont un an, trois ans, cinq ans, voire 40 ans d’années de service et toutes touchent le même salaire. Rs 11 000. Personne ne semble se casser la tête pour elles, ni l’opposition, ni le gouvernement. Et lors du Budget, l’on dit que l’on va employer 2 000 travailleurs et qu’ils percevront Rs 15 000 alors que les personnes qui font déjà ce travail ne perçoivent que Rs 11 000.»

Elle martèle que tout travail donne une dignité à la personne qui le fait. C’est également le cheval de bataille de Reeaz Chuttoo, président de la CTSP. «Je ne comprends pas comment des personnes peuvent travailler dans des camions où l’on ramasse également la saleté! On parle de protéger l’environnement, mais qu’en est-il de la santé de ces personnes ? La loi entourant la pratique de ce genre de travail a disparu dans un tiroir. C’est la même histoire pour les cleaners.» Pour lui, la seule solution est de faire entendre leur voix. «Une décision a été prise pour autoriser des travailleurs étrangers à faire du domestic work. Dans la majorité des cas, ce sont des femmes qui sont engagées. Mais qu’advient-il de ces femmes ? Les inspecteurs de travail ne peuvent aller voir leurs conditions d’emploi, car ils ne peuvent entrer dans les maisons où elles travaillent qui sont des propriétés privées.»

Le syndicaliste espère que ce genre de recrutement ne fait pas écho à ce qui se passe dans certains pays du Golfe. «On sait que dans ces pays, il y a un trafic humain sans précédent. Les travailleurs domestiques subissent beaucoup de sévices sexuels, torture ou viol. Est-ce que nous voulons que notre pays devienne pareil ?» Raison pour laquelle la CTSP a tenu cette marche pacifique pour que tous puissent obtenir un travail décent, un salaire décent, et que le salaire minimal soit revu à la hausse, passant de Rs 11 000 à Rs 15 000.