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Enfants dans les foyers: d’autres révélations sur ces abris et sur leur personnel
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Enfants dans les foyers: d’autres révélations sur ces abris et sur leur personnel
Les enfants sont-ils maltraités là où ils devaient être protégés contre les mauvais traitements ? La boîte de Pandore s’ouvre alors qu'un troisième enfant a été conduit à l'hôpital.
Lors de sa PNQ du 27 octobre, Xavier Duval se demandait pour quelles raisons, les «Caregivers» des abris privés «(i) should be aged 25 and above, (ii) have a School Certificate, and (iii) Diploma in nursing», alors que pour L’Oiseau du Paradis, un CPE suffisait selon Kalpana Koonjoo-Shah. Quant à la formation dispensée à ces aidessoignantes, on nous fait savoir qu’elle était plus une causerie qu’autre chose.
Nous apprenons maintenant qu’en plus de leur manque de qualifications et d’expérience, parmi les quatre aides-soignantes qui «s’occupaient» du bébé S., l’une est épileptique, une autre suit un traitement pour des problèmes psychiques avec prise de médicament qui la fait s’endormir souvent. De plus, elle serait affectée par une surdité. En tout cas, c’est ce qu’elle aurait fait comprendre pour expliquer pourquoi elle n’entend pas les enfants pleurer. Certaines des carers auraient droit plus que d’autres à des heures sup, même si elles ne font pas grand-chose. On nous fait également savoir que la plupart des nouvelles aides-soignantes recrutées souffriraient du mal de reins ou de dos, et on les laisserait accomplir des tâches légères dans les bureaux au lieu de s’occuper des enfants. Ce curieux mal de dos affecterait aussi des aides-soignantes d’un autre shelter du Nord, mal qui les empêcherait de faire prendre le bain aux bébés, qui, on nous le rappelle, ne sont pas particulièrement lourds à tenir.
Garçon ou fille ?
Une autre source – c’est le grand déballage – parle d’un garçonnet de 4 ans qui n’a pas encore été déclaré à l’état civil et en conséquent n’est pas envoyé à l’école. «Beaucoup d’enfants dans ce shelter n’ont ni acte de naissance ni la carte jaune de vaccination». Donc, pas vaccinés. Une avocate nous signale que le Permanent Secretary a le pouvoir de faire déclarer l’enfant mais bien souvent il ne le fait pas.
D’autres anecdotes : il y a deux semaines, des policiers ont déposé un garçon de quatre ans à la porte du foyer et sont repartis aussitôt, sans prendre la peine de faire les procédures. La police qui abandonne elle aussi des enfants ? «Eh bien oui !» On nous raconte aussi comment des agents de la Child Development Unit (CDU) ont «déposé» un bébé en disant que c’est un garçon alors que c’était une fille ! Une autre fois, les représentants de la même CDU ont apporté un médicament avec un enfant disant que c’était contre les vers. Alors qu’il s’agissait en fait de gouttes pour le nez.
Du travail pour les agents
Revenons au shelter de Cap-Malheureux. On nous a montré des photos où c’est le savon qui est utilisé à la place de détergent liquide. D’où probablement le problème d’hygiène. On nous signale aussi un manque régulier de provisions comme le beurre, et le pain n’est servi qu’avec du Nutella. Rien que des nourritures en boîte, pratiquement pas de viande et encore moins du poisson. Ce souci d’économie pour tout ce qui est produits, équipements et infrastructures contraste avec la générosité dans l’emploi de personnel, nous dit une ex-haut-fonctionnaire. «Tout comme dans les hôpitaux où il y a un excès d’aides-soignants non qualifiés, dans les shelters aussi on recrute des soi-disant aides-soignants que vous verrez en grand nombre assis toute la journée derrière un bureau à bayer aux corneilles.» Pour notre interlocutrice, le ministère n’est intéressé qu’à donner du travail aux agents et non à recruter de la compétence.
Cette ex-haut-fonctionnaire est convaincue que l’empressement avec lequel on a envoyé la petite fille S. au shelter pourrait s’expliquer par le souci d’obtenir des crédits du ministère. «Car la subvention dépend du nombre d’enfants et de jours passés au shelter.»
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