L’actualité ne parle que d’arrestations ces derniers temps. Après celles des rastas, de Darren Activiste et de Bruneau Laurette, la peur semble s’être installée chez les citoyens. La crainte de l’existence d’une potentielle «hit list» s’intensifie. L’expert maritime Alain Malherbe a indiqué lundi devant la cour de district de Moka qu’il serait le prochain à être inquiété par la police.

Lundi, devant la cour de district de Moka, vous avez évoqué un appel masqué vous annonçant que vous êtes le prochain qui sera inquiété par la police ?
Effectivement, dimanche dernier vers 13 h 28, j’ai reçu un appel masqué via l’application «True Caller ID». L’interlocuteur m’a dit : «Tonn trouvé kinn ariv Bruneau Laurette, pou ariv twa osi parey ek Ivann Bibi, Percy Yip Tong.» Je prends cet appel très au sérieux car je me souviens que la dernière fois, lorsque les skippers avaient manifesté à Mahébourg pour l’opération Jerikan Vid, j’avais reçu un appel similaire alors que je me préparais pour me rendre à cette manifestation aussi. Je me suis tourné vers mes avocats qui m’ont conseillé de loger une precautionary measure. Chose que j’ai déjà faite.

Quel est votre sentiment face à cette situation et la potentielle «hit list» ?
C’est triste car jamais je n’aurais cru un jour que mon pays aurait atteint un tel niveau. On l’a entendu récemment sur une radio privée, l’inspecteur Shiva Coothen avait réfuté la véracité d’une hit list. Il avait aussi précisé que personne n’est above the law. J’ai répondu car avec du recul, que voyons-nous ? Ceux qui sont impliqués dans les affaires de fraude et qui sont du côté du gouvernement ne sont pas inquiétés par la police tandis que ceux qui dénoncent certaines choses et qui sont contre le pouvoir en place sont inquiétés. On doit analyser les choses car je ne crois pas aux coïncidences.

Quel est l’impact de cette situation tant pour vous que pour vos proches ?
Évidemment, cette situation amène à la peur. Tous les citoyens auront peur car aujourd’hui c’est moi, demain ça peut être vous ou n’importe qui. Les avocats, les journalistes, nous sommes tous exposés. Dès que vous parlez ou dites des choses contre le pouvoir, vous êtes ciblé.