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60 % des Mauriciens ne font pas confiance aux collectivités locales
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60 % des Mauriciens ne font pas confiance aux collectivités locales
Le sondage a été réalisé en mars sur un échantillon de 1 200 personnes alors que les élections municipales étaient prévues en juin, avant d’être reportées. De plus en plus de Mauriciens ne font pas confiance aux conseillers, qu’il s’agisse des villes ou des villages. C’est ce que révèle un sondage de Straconsult pour le compte d’Afro Barometer. Le niveau de confiance est en baisse de 11 % comparativement à la dernière étude menée en 2014.
Ce sondage a été réalisé sur un échantillon de 1 200 Mauriciens en mars de cette année. 38 % des sondés ont juste une petite confiance et 19 % n’ont aucune confiance en leurs conseillers.
Un sondé sur cinq soutient que presque tous les conseillers sont impliqués dans des cas de corruption, alors qu’une majorité, soit 70 %, estime que seulement quelques conseillers s’adonnent à des pratiques relevant de la corruption. Par contre, une grande majorité des Mauriciens est d’opinion qu’au niveau de l’éclairage des routes (75 %), de la préservation d’un environnement propre (72 %) ou encore du maintien en ordre des marchés, les édiles font bien.
Par contre, il y a une baisse dans les opinions en ce qui concerne le maintien des routes en bon état ou encore de la gestion des terrains et bâtiments abandonnés.
Il est à noter que, selon cette étude, la moitié des Mauriciens est d’avis que les conseillers prennent des actions quand des cas de corruption sont rapportés, ou quand ils font des requêtes pour une assistance en vue d’un développement dans leur quartier.
Le sondage a été réalisé en mars alors que les élections municipales devaient être tenues au plus tard en juin de cette année. Mais le gouvernement, en raison de la pandémie, a repoussé le scrutin d’ici à juin 2023. L’étude est rendue publique alors que l’annonce de ces élections est évoquée, avec insistance, pour d’ici la fin du mois de décembre.
Deven Nagalingum, parlementaire du Mouvement militant mauricien (MMM) et ancien maire de Beau-Bassin–Rose-Hill (1996-98), dit ne pas être surpris par les résultats de ce sondage. Il soutient qu’il y a un net recul au niveau de l’administration des villes, dont celle qu’il a servie dans le passé. Il attribue ceci à la centralisation que prône le gouvernement. «Il n’y a plus d’autonomie au niveau de la gestion des villes. Aujourd’hui, le gouvernement central veut tout entreprendre. Aucun gros projet ne se réalise au niveau des villes. Auparavant, à BeauBassin–Rose-Hill, par exemple, il y avait plusieurs initiatives qui avaient été prises au niveau de la culture, par exemple. Mais tel n’est plus le cas. Comment voulez-vous que les Mauriciens aient confiance en les conseillers ?»
Léthargie parmi la majorité des conseillers
Mahen Gondeea, ancien lord-maire (2008-2009), abonde dans le même sens que le député du MMM. Selon lui, il y a une certaine léthargie parmi la majorité des conseillers. Il en veut pour preuve que personne ne se soucie de faire éteindre une ampoule qui reste allumée sur une route de la capitale. Il dénonce la mainmise de certains parlementaires. «Oui, ils ont été élus pour servir la ville, mais il faut qu’il y ait une collaboration avec des élus municipaux lors de la réalisation des projets.»
Ranjiv Woochit, élu du Parti travailliste et ancien président du conseil de district de Pamplemousses–Rivière-du-Rempart (2006-2007), est partiellement d’accord avec le sondage. Il cite l’exemple de Triolet, un des villages de sa circonscription. «Il y a neuf conseillers élus dans ce village et si un habitant peut me donner le nom de trois élus, ce sera un exploit ! Ce sont de grands inconnus. Comment est-ce que les Mauriciens peuvent avoir confiance en leurs conseillers ?»
En revanche, il n’est pas d’accord avec l’opinion exprimée par les sondés quant à la corruption. «Il peut exister quelques cas, mais je sais que bon nombre de conseillers, notamment des présidents de village, dépensent de leur proche quand il faut organiser un événement dans leur village.»
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