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Vision internationale de l’immobilier local: les promoteurs doivent corriger leur déficit d’image et explorer de nouveaux marchés

10 novembre 2022, 13:50

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Vision internationale de l’immobilier local: les promoteurs doivent corriger leur déficit d’image et explorer de nouveaux marchés

Depuis sept ans, JLL, géant américain en analyses et recherches dans l’immobilier avec l’ambition d’exploiter le potentiel du marché africain, est présent à Maurice grâce à un service conseil. Fidèle à ses habitudes, cette société organise sa conférence annuelle ce matin au Caudan Arts Centre. JLL permet aux promoteurs mauriciens de connaître les vrais atouts de la destination Maurice, ses faiblesses et les défis auxquels le secteur est exposé.

Une hausse de Rs 16,9 Mds et de Rs 15,4 Mds a été observée dans la valeur des investissements directs étrangers (IDE) à Maurice en décembre 2020 et décembre 2021 respectivement. C’est ce qui ressort des dernières statistiques de la Banque de Maurice (BoM) sur ce secteur. Avec une performance considérable du segment immobilier (54,4 % et 54,3 % pour 2020 et 2021) dans ce secteur, faut-il s’inquiéter d’une filière qui se porte en bonne santé. La réponse pourrait être un non sans réserve d’un natif de Maurice qui n’a pas tous les outils pour penser autrement.

Toutefois, pour quelqu’un qui connaît parfaitement le secteur international de l’immobilier, la réponse pourrait être la manière suivante. «Lorsqu’on analyse le marché mauricien et les IDE effectués et que l’on compare avec la concurrence internationale, Maurice ne se défend pas si mal. Cependant, si on met en perspective que Maurice qui a une population d’un 1 million d’habitants et qu’on le compare au Portugal, par exemple, on se rend compte que Maurice ne se défend pas si mal mais plutôt bien, voire très bien. Ceci étant dit, on garde en tête qu’il y a un potentiel pour faire beaucoup plus car Maurice a des atouts comparables avec un mix proposé quasi unique, en termes d’attraits de différents endroits ; que ce soit côté mer, côté terre, l’île a une palette de paysages et d’opportunités très rare. On dira même inégalée.»

Cet observateur réunit deux atouts. Le premier est sa connaissance du marché immobilier plan international. Le second est que, depuis sept ans, il intervient sur le marché local dans le service conseil sur des projets du concept smart city, comme Omnicane, Mon Trésor, Médine, Mon Choisy, et d’autres promoteurs dont ENL ou Ciel Properties. Depuis deux ans, cet étranger consolide sa présence sur le marché local avec un projet de partenariat avec Horizon Property Partners, qui évolue dans l’immobilier local et représente JLL. Il s’appelle Simon Ardonceau et dirige depuis sept ans la division conseil de JLL en Afrique, basé initialement à Johannesburg, puis relocalisé à Dubaï à Dubaï, le poumon de l’immobilier au Moyen-Orient où les promoteurs mauriciens sont peu visibles, avec des équipes sur le continent africain, notamment à Johannesburg, Cape Town, Casablanca et Nairobi. JLL est une société américaine aux revenus annuels de USD 20 Mds dont les valeurs sont cotées à la Bourse de New York, avec des bureaux et 100 000 employés dans plus de 80 pays.

«Besoin d’être connu»

Si Simon Ardonceau ne cache pas son admiration pour la destination Maurice, son niveau d’observation du marché immobilier international l’empêche de cacher une vérité qui pourrait ne pas faire plaisir à tous. Il connaît bien les défis auxquels le marché mauricien est confronté. L’un d’eux est l’absence de promoteurs mauriciens sur certains marchés, surtout en Inde et au Moyen Orient. Sa thèse s’articule autour du constat suivant : Maurice souffre d’un déficit d’image. «Il y a, soutient Simon Ardonceau, un vrai enjeu au niveau national de faire connaître la destination Maurice pour permettre aux promoteurs mauriciens d’attirer des clients étrangers. Beaucoup de clients internationaux ont des marchés historiques comme la Grande-Bretagne, la Suisse, la France, l’Allemagne. Maurice n’est pas assez connu au niveau international. Il y a un déficit d’image auprès de la clientèle asiatique ou moyen-orientale. Où est Maurice sur la carte du marché des actifs immobiliers ? On l’entend souvent dans nos conversations.»

L’autre défi qui, selon le Head of Consulting of JLL Africa, mérite l’attention des autorités et des promoteurs, est que la destination Maurice doit explorer de nouveaux marchés, comme l’Inde où se trouvent de nombreux millionnaires. «En corollaire à ce déficit d’image, avance Simon Ardonceau, il y a le gros défi d’aller explorer de nouveaux marchés, des marchés relais de croissance pour trouver de nouveaux investisseurs dans l’immobilier mauricien. Le Moyen Orient, l’Asie du Sud-Est, des marchés comme l’Inde, un très gros marché avec une population dont la richesse continue de s’accroître avec de plus en plus de millionnaires, devrait être une cible de choix pour des résidences de luxe de Maurice.»

Mais pas que. «Ces marchés-là peuvent faire l’effet de relais mais il faut les explorer et cela est un défi pour les promoteurs mauriciens. Mais au-delà de ce que peut faire Maurice, le pays et ses promoteurs doivent tenir compte du fait que le monde et les concurrents bougent. Ces derniers sont notamment l’Espagne, un sérieux concurrent., le Portugal, Chypre, Malte, et d’autres pays qui vont offrir des possibilités d’IDE, des permis de résidence à long terme, parfois des passeports attachés aux projets d’investissement immobilier. Les concurrents continuent à bouger. Ils font beaucoup de promotion, de publicité pour leur destination. C’est un challenge réel pour le pays.»

Autant de sujets qui pourront faire l’objet des débats ce matin. Depuis qu’il s’est familiarisé avec le marché de l’immobilier mauricien, Simon Ardonceau a mis en place un important outil de communication, une conférence annuelle, indispensable pour disséquer les marchés immobiliers et repérer les tendances afin de ne pas rater le coche et le courant. L’édition 2022 a lieu ce matin au Caudan Arts Centre. Simon Ardonceau explique la thématique de la conférence qu’il organise avec son partenaire local, à savoir Harold Mayer, Managing Director d’Horizon Property Partners et président du conseil d’administration du groupe Horizon. «Cette fois-ci, nous allons nous focaliser sur le marché résidentiel de l’île sachant que nos activités sont vraiment agnostiques en termes de secteurs car on est tout à fait capable de conseiller des clients qui développent les smart cities.»

Qui cible-t-il comme auditoire ? «Cette conférence s’adresse vraiment à tous les acteurs publics et privés, aux promoteurs mais pas qu’eux. Beaucoup d’investisseurs y seront présents. Des hommes du secteur bancaire qui sont des acteurs majeurs de l’immobilier et assurent le financement des projets de développement et d’opération de même que des clients hôteliers feront le déplacement pour assister au déroulement des travaux de cette conférence car JLL est assez présent dans le secteur du conseil et des transactions notamment dans l’hôtellerie. Il sera question de tout ce qui se rapporte aux stratégies, à la construction et à la promotion d’hôtels et des transactions d’hôtels à Maurice.»