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Parlement: un PM irrité, un Bérenger expulsé «injustement»
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Parlement: un PM irrité, un Bérenger expulsé «injustement»
S’exprimant dans un anglais avec un style propre à lui, le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, a tenté de jouer le gentleman à l’égard du leader de l’opposition. Xavier-Luc Duval ne s’est pas laissé charmer bien qu’il ait joué le jeu quand le ministre lui a demandé d’être indulgent face à sa longue réponse. Toutefois, treize minutes après le début de la Private Notice Question, Xavier-Luc Duval a fini par perdre patience. Il a indiqué l’horloge pour ensuite murmurer avec un sourire : «Assez do.»
Malgré ces échanges, cette partie de la séance s’est terminée dans le calme. Cependant, la tension est montée d’un cran quand le Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’est mis à répondre à la question de la députée Stéphanie Anquetil sur l’arrestation de la mère du bébé S. dont l’état de santé avait fait l’objet d’une PNQ. Dès le départ, des membres de l’opposition ont été choqués quand le chef du gouvernement a donné l’adresse précise de la mère alors que la décence veut qu’on protège l’identité des enfants mineurs de cette famille en difficulté. À la fin de la longue réponse du Premier ministre, les backbenchers du gouvernement n’ont pas failli à leur tradition qu’ils observent depuis quelque temps à la fin du Prime Minister’s Questions Time. Ils se sont empressés de lever la main pour poser des questions supplémentaires au chef du gouvernement tout comme Stéphanie Anquetil, mais le speaker, Sooroojdev Phokeer, a accordé la parole à Vikash Nuckcheddy, élu du Mouvement socialiste militant. Cette décision a agacé les membres de l’opposition, plus particulièrement les élus du PTr qui considéraient que c’était du favoritisme. Arvin Boolell a rappelé au speaker que Stéphanie Anquetil a été la première à lever la main, mais le président de la chambre n’a rien voulu entendre.
God bless you
Tout de suite après, Sooroojdev Phokeer a arrêté Vikash Nuckcheddy pour s’en prendre à Paul Bérenger qui observait toute la scène devant un journal plié en deux. «Be careful,» a-t-il lancé à Paul Bérenger tout en le pointant du doigt. «I did not say anything!» a répondu sèchement Paul Bérenger. Quelqu’un a alors dit : «Met li deor.» Le speaker s’est levé pour dire au leader du MMM : «Please walk out from here.» Cette décision a surpris les membres de l’opposition. Arianne Navarre- Marie a protesté. «Speaker ça ! Shame on you!», a lancé Paul Bérenger en quittant son siège. «Leave the house for the rest of the day. God bless you», a répondu Sooroojdev Phokeer. Paul Bérenger lui a rétorqué de laisser Dieu hors du Parlement.
Quand Stéphanie Anquetil a eu droit à la parole, le Premier ministre lui a dit que sa question supplémentaire n’a aucun lien avec sa question d’origine. D’un ton hautain, il a conseillé à la députée d’aller réviser ses leçons. «You have to go for a refresher course.» Face au ton adopté par le PM, Arvin Boolell a réagi, mais il a eu droit à une remarque du chef du gouvernement qui l’a traité d’«Iznogoud». Ne se laissant pas intimider, Stéphanie Anquetil est revenue à la charge avec une autre question, en rappelant avec ironie que Pravind Jugnauth aime dire qu’il est un grand défenseur de la femme. «Oui contrairement à votre leader», a déclaré le chef du gouvernement. Pour la suite, il a déclaré que des travailleurs sociaux et des officiers de la CDU étaient chez la mère du bébé tout en donnant son adresse précise une deuxième fois. Cette fois-ci, le leader de l’opposition ne l’a pas digéré. Il a soulevé un point de droit affirmant au speaker que ce n’est pas approprié, mais Pravind Jugnauth a voulu faire croire que c’est important. «C’est injuste. Cela ne se fait pas. Ce n’est pas correct», a insisté Xavier-Luc Duval.
La question de la députée Joanne Tour a aussi agacé l’opposition. Élue dans la même circonscription que la mère de ce bébé, elle a voulu savoir s’il a été établi que la mère avait des antécédents avec la drogue. Le PM a fait comprendre qu’elle a eu recours à l’avortement, à la consommation de drogue et d’alcool.
Les trente minutes de la Prime Minister’s Question Time ont été consacrées uniquement à cette question. Les backbenchers du gouvernement ont eu droit à au moins une question supplémentaire sauf Buisson Léopold de Rodrigues. Cette stratégie est connue de tous. Ce faisant, ils ont épargné au chef du gouvernement de répondre à d’autres questions. Toute cette stratégie semblait avoir été bien planifiée car la question suivante était celle de Deven Nagaligum sur la tenue des élections municipales. Aadil Ameer Meea avait retiré la sienne sur les liaisons aériennes pour permettre au PM de répondre à l’interpellation de Deven Nagalingum. À un moment, Aadil Ameer Meea a lancé en boutade : «Less Buisson poz enn kestion lor la.»
L’opposition était même agacée par Salim Abbas Mamode, qui a voulu connaître les procédures pour l’enregistrement d’un enfant à l’état civil. «Ki arivé ? To ena monopol lor poz kestion toi», a-t-il dit à Arianne Navarre-Marie qui était excédée par les manoeuvres des élus du gouvernement.
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