«Leve do mo pep.» Il chantait le réveil d'un peuple et se retrouve aujourd'hui en situation de révolte. Le chanteur Ras Natty Baby, de son vrai nom Joseph Nicolas , attend depuis bientôt neuf ans sa pension d'artiste. Il est toujours sans réponse du ministère des Arts et de la Mauritius Society of Authors (MASA), à qui il avait écrit le 31 octobre dernier pour leur faire part de son intention d’entamer une grève de la faim à la mi-novembre. «Inn fatige atan zot.»

Le chanteur militant est aussi un des fondateurs de la MASA. Il ne compte donc pas abandonner le combat,  malgré la tentative de ses proches pour l’en dissuader. Yvanne Alquier, d’Alquier Productions, éditeur et producteur de Ras Natty Baby, explique qu'il essaie de le convaincre de ne pas prendre cette voie extrême. «Je soutiens Ras Natty Baby, pas uniquement en tant que producteur, mais aussi en tant qu'ami. Nous le connaissons tous. Il est un battant et il ne veut pas lâcher l'affaire. Je pense que ce combat, mené seul, pourrait être vu comme peine perdue dans la configuration actuelle. Mais si d'autres artistes se joignent à lui, ça changera les choses», déclare-t-il.

L’artiste n’a pas touché un sou de la pension du MASA Benevolent Fund à laquelle tout artiste ayant atteint 60 ans et contribué à ce fonds est éligible. Ayant atteint l’âge de 69 ans, Ras Natty Baby rajoute qu'il en a marre d'attendre. «9 an zot pe roul mwa la. 9 an. La même chanson.» L’artiste a donc donné un énième ultimatum à la MASA, qui ne semble avoir rien fait malgré une rencontre avec le ministre Avinash Teeluck qui a garanti qu'il ferait le nécessaire. Ras Natty Baby sera soutenu par l’Union of Artists et Joyce Veerasamy.