Publicité
Un singe enragé sème la terreur à Valton
Par
Partager cet article
Un singe enragé sème la terreur à Valton
Il montrait les dents. Et les crocs. Poussant des villageois à se terrer chez eux. Attaquant des enfants innocents. Des habitants de Montagne-Longue grimacent toujours en y repensant…
Ils n’en reviennent toujours pas. Pendant trois semaines environ et ce jusqu’au mardi 15 novembre, les habitants de Valton, à MontagneLongue, ont vécu un véritable cauchemar. Le coupable : un singe plus que farceur. «Nou ti koumadir dan fim horer. Bizin ferm partou res dan lakaz.»
Il faisait à peu près un mètre de long lorsqu’il se mettait debout, assurent des villageois. «Il a terrorisé tout un quartier et surtout les enfants, il semblait avoir une aversion particulière envers eux… D’ailleurs, il a attaqué plus d’une dizaine d’entre eux et certains en portent toujours des séquelles physiques et psychologiques.»
Suraj Ajodhea en témoigne. Depuis le samedi 12 novembre, sa fille de quatre ans ne ferme plus les yeux et a constamment peur. «Ce jour-là, le singe a pénétré dans la maison par une fenêtre. Il s’est faufilé entre les antivols et est allé directement dans la chambre où se trouvait ma fille. Il a sauté sur elle et l’a mordue à la jambe. Il allait l’attaquer une nouvelle fois mais mon épouse s’est intercalée.»
Ce qui n’a pas plu à l’animal raconte l’épouse de Suraj. Cette dernière révèle, encore sous le choc, que le singe s’est jeté sur elle, lui a tiré les cheveux tout en lui assénant des coups à la poitrine. En nous montrant les marques bleuâtres sur son corps, la jeune femme affirme qu’elle n’oubliera jamais ce que ce singe leur a fait subir. «Mo ankor pé soufer ek mo tifi ousi.» En essayant de le repousser, Suraj a lui aussi été blessé. Le singe lui a griffé brutalement au doigt, lui enlevant au passage un morceau de chair. «Pa fasil ditou sa res dan latet. Ek kan ferm laport li rod ouver. Li apiy lor pwagné la tou. Zamé monn trouv sa dan mo lavi.»
Pagaille dans un enterrement
Plus loin, un autre voisin confie que le singe a également semé la pagaille dans un enterrement et lors de l’anniversaire d’un enfant. «Linn rant dan laniverser sa zanfan la, linn massakré so gato apré linn rod mord bann zanfan ki ti la-la. Koumma dir li ti possédé.» Pendant plusieurs jours racontent les habitants, l’animal est passé de maison en maison en détruisant tout sur son passage, mordant tous les enfants qu’il voyait et en agressant tous les adultes qui essayait de le contrôler.
Plusieurs habitants ont porté plainte au poste de police de la localité. Et pendant des jours entiers, les officiers de la SMF et du National Parks and Conservation Service (NPCS) du ministère de l’Agro-industrie ont essayé de l’attraper, en vain.
Jusqu’à ce qu’il pénètre chez la famille Coolen vers 8 heures du matin le mardi 15 novembre. «Mes deux petites filles et mon petit-fils étaient dans le salon, ils regardaient des dessins animés quand il est entré dans la pièce. Il a ouvert la porte pour rentrer. Les deux plus grandes se sont enfuies mais mon petit-fils de trois ans n’a pas eu le temps de s’échapper, il l’a mordu au pied», explique la grandmère des enfants. Affolé par les cris des enfants, les parents et la grandmère se sont rendus dans la pièce. «Nous avons réussi à enfermer le singe à l’intérieur du salon et nous avons téléphoné aux autorités.»
Plusieurs officiers de la SMF, de la police, de la NPCS, sous la houlette d’Anand Gurbhurun, senior technical officer au NPCS ainsi que deux officiers d’une firme d’exportation de singe ont été mandés sur les lieux. Afin de pouvoir le capturer, il a fallu l’endormir. «Pendant des jours ce singe nous a donné du fil à retordre. Nous sommes rassurés d’avoir pu l’attraper car il représentait un véritable danger pour les humains. Après l’avoir capturé nous l’avons remis à la compagnie exportatrice qui nous a aidés à l’attraper», explique Anand Gurbhurun.
A savoir que l’animal n’a pas été abattu car c’est illégal de tuer les singes à Maurice. Par ailleurs, selon nos recoupements, les autorités soupçonnent que ce singe était un animal domestiqué qui a été abandonné, comme ses griffes et ses poils étaient bien entretenus. Ce qui selon une source au sein du département vétérinaire de l’agroindustrie est malheureusement commun. «Les gens ne comprennent malheureusement pas que les singes ne sont pas des animaux que l’on peut domestiquer. Nous avons plusieurs cas comme cela où des singes ont dû être capturés après avoir été abandonnés. Lorsqu’on adopte un bébé singe cela peut sembler mignon, mais dès l’adolescence il devient incontrôlable voire très dangereux pour les humains. Ce n’est pas de leur faute, c’est leur instinct qui les guide.»
Publicité
Les plus récents