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Pension: véritable casse-tête pour les veuves musulmanes
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Pension: véritable casse-tête pour les veuves musulmanes
Cela fait plusieurs jours qu’elles font le va-et-vient entre leur maison et les locaux du Muslim Family Council, à Port-Louis. Ces femmes, pour la plupart des veuves, veulent toucher la Basic Widow’s Pension, comme mentionnée dans les mesures budgétaires de 2022-2023. Mais la tâche semble compliquée pour certaines, comme c’est le cas de Farah. Veuve depuis bientôt cinq mois, elle ne sait plus à quel saint se vouer. «Je suis allée au Muslim Family Council. Et l’on m’a demandé si j’étais civilement mariée à mon époux. Mais si c’était le cas, je ne serais pas venue m’y faire enregistrer.»
Elle soutient que d’autres questions lui ont été posées, mais qu’elle ne trouve pas que cela va l’aider à obtenir l’allocation prévue pour les veuves. «Il y avait énormément de femmes qui se sont retrouvées dans cette salle. Certaines sont venues accompagnées de leurs enfants en bas âge. Elles ne savent pas vers qui se tourner pour obtenir cet argent. On a l’impression de ne pas compter aux yeux de la loi.» Il semble, en effet, que certaines personnes peinent à obtenir gain de cause car elles n’arrivent pas à compléter les formalités recommandées selon la procédure, comme le soutient Reza Uteem. «Quand la loi a été amendée, elle ne couvrait pas toutes les veuves, à l’exemple de celles mariées entre le l4 novembre 1987 et le 30 novembre 1990. Il y a eu un amendement qui a été apporté au Civil Status Muslim Family Council Regulation 2005. Il y a aussi eu des amendements au Social Aid Regulation en ce qui concerne le mariage.»
Mais ce n’est pas l’unique problème rencontré. Il y a aussi l’affidavit qui doit être juré pour certifier le nikah. Toutefois, le souci réside dans le fait qu’il faille trouver deux témoins qui ont assisté à l’union mais qui occupent aussi les postes requis pour avoir le droit de certifier le document juridique. «Il faut que ces personnes possèdent les critères requis. Dans certains cas, aller chercher une personne qui a assisté à un mariage, depuis plus de trente ans, ce n’est pas facile. D’autant que la cérémonie se fait souvent dans l’enceinte de la mosquée, et que la femme ne sait même pas qui sont ceux présents.» Reza Uteem encourage les veuves à venir s’inscrire auprès du Family Council avec leur affidavit en bonne et due forme. «Il est vrai que ce sont souvent les deuxièmes épouses qui rencontrent des soucis car le mari n’a peut-être pas voulu que ce mariage soit connu. Régulariser ce type de mariage devient difficile, surtout si l’époux est décédé.»
Nous avons tenté d’avoir une réaction du Muslim Family Council, en vain.
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