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Penny Hack: «L’ICAC est une vraie machine à cover-up»

23 novembre 2022, 21:00

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Penny Hack: «L’ICAC est une vraie machine à cover-up»

La licence de sa «Management Company» a été suspendue par la Financial Services Commission. Il soupçonne un ancien ministre d’avoir fait récupérer ses clients par la société de l’épouse de ce dernier et s’en prend à l’Independent Commission against Corruption pour n’avoir rien fait. L’ancien ministre en question ne souhaite pas commenter.

Vous n’êtes pas d’accord avec la façon dont la FSC a suspendu la licence de votre société de management (MC). Que lui reprochez-vous exactement ? 
Je conteste actuellement cette suspension par voie de Judicial Review, donc je ne pourrai pas étaler les faits l’entourant, mais j’ai l’espoir que ce procès servira à dévoiler la vérité sur la vraie nature de la FSC et aidera d’autres MC qui se sont retrouvées dans la même situation que ma société.

Et que reprochez-vous à l’ICAC ? 
C’est une vraie machine à «cover up». Il semblerait que tout dossier qui touche de près ou de loin une personnalité proche du pouvoir soit systématiquement classé sans suite. J’avais, en 2021, déposé une plainte sous la Prevention of Corruption Act (PoCA) contre un ministre, un cadre de la FSC, un administrateur et des tierces personnes proches du ministre. C’était à la suite de la suspension et mise sous administration de ma société. J’avais clairement identifié les personnes impliquées, preuves à l’appui.

En quoi consiste cette plainte à la commission anti-corruption ? 
Essentiellement, avant la suspension, un agent d’une autre société de management appartenant à l’épouse d’un ministre avait approché ma société afin d’acquérir notre portfolio de clients. Nous avons décliné cette proposition. Après la suspension, ce même agent est revenu avec la proposition de prendre le contrôle de ma société et de faire disparaître tous nos problèmes avec la FSC. Nous avons encore refusé. 

Par la suite, la FSC, par le biais d’un nominé du ministre en question, a nommé un administrateur aussi proche du ministre. L’exercice d’administration et la prise de contrôle de ma société avaient été faits sous le regard de l’agent qui nous avait rendu visite auparavant. Quelque temps après, j’apprends qu’environ soixante mille dollars ont disparu du compte d’un client à la SBM, et que 25 de nos clients avaient été transférés à la société appartenant à l’épouse du ministre en question.

L’ICAC n’a rien fait ? 
Dans un premier temps, l’investigatrice qui avait pris ma déposition a parlé d’un conflit d’intérêts au minimum, et que la disparition des soixante mille dollars était intéressante, mais qu’il allait falloir vérifier les faits énoncés, les preuves et documents déposés, en d’autres mots, qu’elle mènerait une enquête préliminaire.

Savez-vous ce que l’enquête préliminaire a dévoilé ? 
À la suite de ma déposition, j’ai essayé à plusieurs reprises de contacter l’investigatrice concernant la progression de l’enquête, mais en vain. C’est après mes insistances que j’ai finalement appris qu’elle ne travaillait plus à l’ICAC. Je ne sais pas si elle avait démissionné ou si elle avait été licenciée, mais son départ reste mystérieux. Quelque temps après, on m’a informé que l’enquête n’a trouvé aucun élément d’infraction à la PoCA.

Et vous n’êtes pas d’accord avec la décision de l’ICAC ? 
Bien sûr que non. L’officier de la FSC a fait usage de sa position en toute connaissance de cause pour la gratification d’autrui, et il y a eu complot d’usage de sa position pour la gratification d’autrui. Soixante mille dollars ont disparu, et 25 de mes clients ont été récupérés. Je trouve étrange que l’ICAC n’ait rien vu d’illégal.

Mais pensez-vous qu’il y ait un lien de cause à effet direct entre la suspension de licence et la récupération de vos clients ? 
Disons que la récupération de mes clients a été préméditée bien avant la suspension de licence de ma compagnie. Il serait fort possible que l’on ait profité d’insider information. Le mode opératoire et les protagonistes sont connus. Ma société n’est pas la première ou la seule à subir un tel sort.

Lorsque la commission vous a répondu qu’il n’y a pas eu délit, avez-vous entrepris d’autres démarches ? 
J’ai aussi rapporté ces abus au ministère de la Bonne gouvernance, au conseil d’administration de la FSC, et j’ai même fait poser une question au Parlement. Les deux premiers s’en sont lavé les mains, et le speaker a empêché que la question soit posée. Une sorte de «cover-up» institutionnel.