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Santé | Pénurie d’insuline: le casse-tête

24 novembre 2022, 18:00

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Santé | Pénurie d’insuline: le casse-tête

Presque 20 % des Mauriciens âgés entre 25 et 74 ans sont diabétiques. En ce moment, certains types d’insuline manquent à l’appel sur le marché local. Résultat : une situation préoccupante qui fait grimper la tension à la fois des patients, des médecins et des pharmaciens.

«Depuis deux semaines, on constate un manque d’insuline au niveau du privé. Celle-ci provient normalement de France. On ne connaît pas les raisons liées à cette pénurie», déclare d’emblée Arshad Saroar, pharmacien. Il estime que c’est vers janvier 2023 que les nouveaux stocks arriveront. D’ici là, qu’advient-il des patients diabétiques, qui ont besoin de ces injections sur une base journalière? «Ils doivent se tourner vers leurs médecins pour savoir quoi faire. Cette situation est très problématique. Quelle alternative choisir ? Il n’y a pas de générique. Les pharmaciens sont en difficulté. Tout comme les patients qui se sentent perdus.»

Selon le dernier Non-Communicable Diseases Survey de 2021, le diabète – celui de Type 1 et de Type 2 – touche environ 19,9 % des adultes de 25 à 74 ans. En 2021, la prévalence de la maladie était plus élevée chez les hommes avec 21,6 % contre 18,5 % chez les femmes. Actuellement, constate le Dr Devendranath Jugessur, diabétologue, deux sortes d’insuline sont concernées par cette pénurie – le Novomix et le Ryzodeg – originaires du Danemark.

Que faire face à une telle situation? L’ultime recours: le changement de la prescription médicale pour d’autres types du produit, qui eux, sont disponibles localement, confie le spécialiste. Peut-on faire sans ? Un patient diabétique ne peut s’en passer, déclare-t-il. Les diabétiques de Type 1 y ont recours à une ou plusieurs injections par jour. Et, parfois, les patients atteints du diabète de Type 2 doivent en utiliser.

Confirmant l’actuelle pénurie de certains types d’insuline, Chetan Rambans Dookun, président de la Pharmaceutical Association of Mauritius, prévient des risques sous-jacents d’une telle pratique. «Quand ils prescriront d’autres types d’insuline aux patients diabétiques, ces alternatives s’épuiseront graduellement, d’où une rupture de stock parallèle au final.»

Par ailleurs, «il n’y a aucune pénurie d’insuline dans le secteur public», fait valoir le ministère de la Santé, qui s’attend à être livré en temps et en heure, comme prévu. D’ajouter qu’aucune doléance ou représentation n’a été reçue au niveau du ministère de tutelle tant au niveau public que privé à l’effet qu’il y aurait un manque quelconque d’insuline sur le marché…

Au niveau des importateurs, la direction de HealthActiv nous a déclaré ceci : «En dépit des difficultés globales d’approvisionnement, nous mettons tout en œuvre pour pallier au plus vite ce problème de stock d’insuline. Nous attendons des stocks tampons des produits en rupture qui arrivent incessamment et sommes confiants que dans les jours à venir la situation sera revenue à la normale.»