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Sécheresse à Rodrigues: l’élevage et l’agriculture en souffrance
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Sécheresse à Rodrigues: l’élevage et l’agriculture en souffrance
Les Rodriguais vivent des moments difficiles depuis quelque temps. En effet, le manque d’eau se fait sentir dans plusieurs régions de l’île. Des habitants doivent payer des camions-citernes pour être alimentés en eau pour l’irrigation, l’élevage ou pour l’usage quotidien.
Les premières victimes de cette sécheresse, ce sont l’agriculture et l’élevage. Les éleveurs font face à une situation dramatique avec des bêtes qui meurent par manque d’eau et des pâturages qui jaunissent. Plusieurs éleveurs déplorent la mauvaise répartition de l’eau et aussi le fait que les puits se sont multipliés et le niveau d’eau dans les rivières et les nappes phréatiques baisse. D’autant plus que les grosses averses pour alimenter les nappes phreatiques se font attendre. Des éleveurs, sous couvert de l’anonymat, souhaitent que les autorités trouvent des solutions face à cette sécheresse. Certains affirment avoir perdu plusieurs bêtes.
L’express a reçu la photo d’un bœuf assoiffé agonisant. Des habitants ont essayé de lui donner de l’eau mais la bête n’a pas survécu. Depuis plusieurs jours cette photo circule sur les réseaux sociaux.
Selon plusieurs habitants, il faut mettre la main à la poche pour avoir quelques mètres cubes d’eau pour les besoins de tous les jours. Avrilo, qui habite Anse Goeland, souligne que la situation se corse de jour en jour. «Les autorités ont pris une unité de dessalement qui n’était pas opérationnelle pour l’installer à Anse-aux-Anglais. Maintenant je dois avoir un permis pour que les camions-citernes puissent nous alimenter en eau potable. J’ai fait une demande pour le 6 décembre. Normalement si l’on a un bassin, je dois payer entre Rs 2 000 et Rs 2 500 par camion», a fait ressortir Avrilo.
En sus du manque d’eau, plusieurs éleveurs de volaille et de bétail se plaignent de n’avoir pas assez de stock de nourriture. «J’ai dû faire dix commerces pour trouver de la nourriture pour mes animaux. Lorsqu’on trouve un commerce qui en vend, il y a une longue queue et l’on peut attendre jusqu’à deux heures», a affirmé un éleveur de volaille.
Hier, le Chef commissaire Johnson Roussety a visité l’unité de dessalement d’Anse-aux-Anglais qui est opérationnelle depuis peu. La visite a été diffusée en live sur sa page Facebook. Cette station produira quelque 480 mètres cubes d’eau par jour. L’eau traitée sera acheminée à un réservoir à Crève-Coeur dans le nord de Rodrigues pour les habitants de cette région. En effet, avec le manque de pluie, le niveau des réservoirs baisse.
Pour pallier le manque d’eau, Johnson Roussety a annoncé sur Facebook que l’Assemblée régionale de Rodrigues a pris la décision d’acheter 180 000 litres d’eau en bouteille pour distribuer aux bénéficiaires d’aide sociale et aux services essentiels comme les hôpitaux qui doivent disposer d’une réserve d’eau potable.
Pénurie de denrées alimentaires
<p>Des produits alimentaires manquent à Rodrigues en raison du fait que le navire «Black Rhino» ne dessert plus l’île. La Mauritius Shipping Corporation Limited (MSCL) envoie un bateau et cela prend du temps. «Plusieurs habitants avaient manifesté cette semaine devant la Shipping Corporation pour dénoncer cette situation. Ce qui manque le plus ce sont les denrées alimentaires. Le ciment aussi commence à manquer, ce qui met beaucoup de pères de famille au chômage technique et bloque les projets de construction», fait ressortir un habitant à l’express. Quant à la desserte du «Mauritius Trochetia», c’est la responsabilité de la MSCL qui doit composer avec un seul navire. Selon nos informations, près de 150 conteneurs arrivent ce weekend à Rodrigues. Durant la semaine, les transporteurs de conteneurs étaient au chômage technique. Les commerçants signalaient un manque de produits dont des bouteilles d’eau d’une marque spécifique. Le ministère de la Pêche, qui a la responsabilité de la MSCL, affirme que la compagnie est toujours en négociation avec Shiny Shipping and Trading Limited pour l’affrètement d’un navire pour desservir l’île. Les négociations butent sur le prix élevé, selon le ministre Sudheer Maudhoo, en réponse à la Private Notice Question du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval.</p>
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