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Affaire Bruneau Laurette: pas de preuve de l’implication de l’activiste dans un trafic de drogue
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Affaire Bruneau Laurette: pas de preuve de l’implication de l’activiste dans un trafic de drogue
Les débats entourant la remise en liberté sous caution de l’activiste se poursuivent aujourd’hui. En attendant, la séance était parfois houleuse hier, alors que l’enquêteur appelé à la barre demeurait évasif face à certaines questions…
Les débats entourant la motion pour la remise en liberté conditionnelle de Bruneau Laurette se sont poursuivis en cour de Moka, hier. Une audience marquée par un bras de fer verbal entre les avocats de la défense et la poursuite, lors du contre-interrogatoire du main supervising officer de l’affaire, le SP Rajaram.
Me Roshan Santokhee, Principal State Counsel, estime que la défense veut, à travers ses questions, obtenir des informations sur l’enquête et les preuves que détient la police. Une manœuvre, dit-il, inacceptable lors d’une motion pour une remise en liberté conditionnelle. Appelé à la barre des témoins, le SP Rajaram a, pour sa part, évoqué trois points pour objecter à la demande de l’activiste : qu’il prenne la fuite une fois libre, qu’il manipule des preuves et qu’il interfère avec les témoins.
L’enquêteur a fait ressortir que Bruneau Laurette a admis lui-même qu’il possédait de grandes connaissances dans le domaine maritime, en tant que sea marshall. «Grâce à ses déplacements d’un port à un autre, il a pu établir un grand réseau de contacts avec plusieurs pays et la police craint que ceci pourrait faciliter une évasion.» Le SP Rajaram a aussi fait ressortir que lors de la perquisition conduite chez Bruneau Laurette, un téléphone satellitaire, deux téléphones portables ainsi que deux laptops ont été saisis et que ce dernier aurait refusé de donner sa permission pour que ces objets soient examinés. Il est ainsi d’avis que ces digital devices pourraient contenir des informations qui conduiront les enquêteurs à d’autres personnes impliquées dans cette affaire et ainsi établir qui sont les fournisseurs de drogue. La police a déjà fait une demande pour obtenir un ordre du juge en vue d’examiner les portables et dit avoir également sollicité la coopération internationale… «Tentative déguisée»
Le contre-interrogatoire du SP Rajaram a duré plus de quatre heures et a été marqué par plusieurs objections de la poursuite, quant à l’admissibilité de certaines questions qui, estime Me Roshan Santokhee, seraient «irrelevant» à la motion de remise en liberté conditionnelle. Le représentant du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) évoque une «tentative déguisée» de la défense qui veut «creuser» dans le dossier de la police pour connaître les éléments qui s’y trouvent.
Me Shakeel Mohamed, l’avocat de Bruneau Laurette, devait rétorquer que ces questions sont pertinentes car cela permettra de démontrer que les arguments de la poursuite selon lesquelles son client pourrait prendre la fuite ou manipuler les preuves et les témoins sont infondés. L’homme de loi, à travers ses questions, voulait en outre faire valoir que l’activiste est très apprécié par les membres du public et qu’il a été l’organisateur de plusieurs marches pacifiques réunissant des centaines, voire des milliers de personnes.
Me Santokhee a alors insisté sur le fait que les débats concernent la motion de remise en liberté conditionnelle et que les interrogations qui tournent autour de l’enquête en vue d’obtenir des informations additionnelles ne peuvent être autorisées par la cour.
Pas d’ADN ou d’empreintes sur la voiture
Par ailleurs, le SP Rajaram a confirmé que le rapport du Forensic Science Laboratory a révélé qu’il n’y avait ni l’ADN ni les empreintes de Bruneau Laurette sur la drogue saisie, ou dans le coffre de la voiture. Demeurant évasif et prudent dans ses réponses, l’enquêteur a tout de même concédé que jusqu’à présent, la police ne détient aucun élément concret au sujet des personnes qui pourraient être impliquées dans cette affaire ou encore sur la situation financière de Bruneau Laurette et les biens qu’il possède.
Le SP Rajaram s’est contenté à maintes reprises de dire que l’enquête est en cours et qu’il ne pouvait répondre à ce stade. «Do you have any evidence up to now that would show that he is involved in drug trade?» a demandé Me Mohamed. Ce à quoi le policier a répondu par un retentissant «no». Il a aussi indiqué qu’il se pourrait qu’il faille attendre quatre mois pour que l’enquête policière soit bouclée, voire plus si les enquêteurs sont sur la piste d’autres personnes.
L’audience a été ajournée à 15 heures hier et les débats reprennent en cour de Moka ce jeudi 8 décembre.
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