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L’audience pour la remise en liberté sous caution de Bruneau Laurette en suspens
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L’audience pour la remise en liberté sous caution de Bruneau Laurette en suspens
Entre l’audience pour sa remise en liberté «in abeyance», l’examen de ses téléphones et ordinateurs portables, les questions sur la pureté de la drogue saisie, ses inquiétudes pour sa sécurité s’il est transféré en prison et sa volonté de porter plainte pour le vol de ses effets personnels, Bruneau Laurette semble avoir un emploi du temps aussi chargé qu’un ministre… Mais, lui, reste, enfermé.
Hier, en cour de Moka, Bruneau Laurette a une fois de plus fait part de ses craintes au sujet de sa sécurité alors que la magistrate Jade Ngan Chai King a ordonné qu’il soit reconduit en cellule policière jusqu’au 16 décembre. Le ruling de la cour de Moka, attendu ce vendredi, déterminera son sort car sa motion de remise en liberté conditionnelle a été mise en suspens, en attendant que la police complète l’examen de ses téléphones portables et de ses laptops. C’est son homme de loi Me Rouben Mooroongapillay qui a fait une demande en ce sens.
L’activiste avait, lors de sa comparution devant le tribunal de Moka jeudi dernier, donné l’autorisation aux enquêteurs pour examiner ses deux téléphones portables et ses deux ordinateurs. L’exercice ayant déjà débuté, son équipe légale a souhaité que celle-ci soit bouclée avant qu’elle ne poursuive le contre-interrogatoire du Supervising Officer de l’enquête, le surintendant de police (SP) Rajaram. Ainsi, les débats ont été renvoyés au 9 janvier. Avec la tournure que prennent les choses, Bruneau Laurette pourrait bien passer le Nouvel an en prison, à moins que la cour de Moka ne raye les charges provisoires contre lui.
Par ailleurs, la cour, dans un autre ruling rendu auparavant sur une question de la défense au sujet de la pureté de la drogue saisie, a tranché en faveur de l’activiste. Elle a fait ressortir que toute question qui pourrait lui permettre d’y voir plus clair sur sa motion de remise en liberté conditionnelle est autorisée. Me Shakeel Mohamed voulait savoir du SP Rajaram si le rapport du Forensic Science Laboratory faisait mention de la pureté de la drogue saisie, ce à quoi avait objecté la poursuite.
Effets personnels manquants
L’activiste a aussi indiqué qu’il compte porter plainte auprès de l’Independent Police Complaint Commission pour «larceny» car certains de ses effets personnels, dont son porte-monnaie, sont manquants. Bruneau Laurette compte également loger d’autres plaintes dans les jours à venir. Me Rouben Mooroongapillay a fait savoir que l’équipe et lui allaient renouveler la demande pour que Bruneau Laurette soit maintenu en cellule car ils devront le rencontrer souvent pour préparer les plaintes.
Bruneau Laurette devait être transféré en prison hier mais il a, une fois de plus, réitéré sa demande, lors de sa comparution, pour qu’il soit placé sous surveillance caméra 24h/24. Il s’est une fois de plus adressé à la cour au sujet de sa sécurité et de celle de sa famille, et a dit vouloir prouver son innocence. «Donn mwa proteksion. Gard mwa dan enn ‘police cell’ ki éna sirvéyans 24/7, sirtou pou koné ki bann dimounn ki gagn aksé a mo sélil. Li inportan lavérité triyonfé», a-t-il déclaré.
Le Police Prosecutor a, par ailleurs, produit une lettre de l’Acting Commissioner of Prison qui confirme que des aménagements de surveillance 24/7 sont disponibles en prison.
Les larmes des sympathisants
Comme à l’accoutumée, les sympathisants de Bruneau Laurette ont répondu présent en cour de district de Moka, hier. Parmi ceux qui l’attendaient à l’extérieur : l’ex-CEO de Mauritius Telecom, Sherry Singh, qui avait disparu des caméras et des radars après le «sniffing-gate».
Ayant refait son apparition hier, non pas pour annoncer un tsunami mais pour soutenir l’activiste, Sherry Singh a déclaré : «Ankor enn fwa mo dir, mo prézans isi sé pou souténir Bruneau ek mo koné li inosan dan sa zafer-la. Lor enn pwin légal, mo pa pou kapav kozé parski mo pa pou kapav dir si li pé sorti zordi ou lané prosenn. Mé mo koné li pou sorti.» Il a été bien accueilli par les sympathisants de Bruneau Laurette, contents de revoir l’homme qui, il y a peu, voulait chambouler le système. Ingrid Charoux est, quant à elle, revenue sur le fait que Bruneau Laurette est un prisonnier politique, expédié derrière les barreaux car il gêne le régime actuel.
C’est vers 9 h 30 que l’activiste est arrivé en cour sous forte escorte policière, dans un véhicule blindé de la Special Mobile Force. Il est resté moins d’une heure en cour, avant d’être reconduit en cellule. Les sympathisants étaient en larmes en apprenant la nouvelle. Beaucoup espéraient que l’activiste allait passer les fêtes de fin d’année avec sa famille. Georgette, âgée de 65 ans, est de ceux qui répondent toujours présent à Moka. En pleurs, elle a confié qu’elle préfère faire confiance à la justice divine. «Ils font tout pour ‘casser’ cet homme. Je sais que Dieu va agir et qu’il existe. On ne peut pas faire le mal et espérer s’en sortir comme ça. Bruneau sera libéré. Il est fort.»
Pour sa part, Me Goodary s’est dit impressionné : «Bruneau mari for. Mo inprésioné par so mantal. Mo anvi dir mersi mo lékip avoka.» Parmi ses hommes de loi, c’est Me Mooroongapillay qui le représentait en cour hier, alors que Me Shakeel Mohamed est absent du pays. Encore une fois, c’est sous des cris de «Bruneau innocent» et des prières que l’activiste a quitté la cour de Moka pour y revenir le 16 décembre.
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