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Tourisme: malgré la reprise, les petits commerces de plage à la traîne

15 décembre 2022, 20:00

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Tourisme: malgré la reprise, les petits commerces de plage à la traîne

Les plages du Nord sont bondées en ce lundi. Au milieu des vacanciers locaux, des touristes lézardent sur leur serviette. Certains ayant attendu de longs mois avant de pouvoir le faire. Ce qui aurait dû réjouir les commerçants de plage qui ont attendu patiemment ce moment pour faire à nouveau tourner la machine. Mais pour le président du All Beach Hawkers, Joomeet Aubeeluck, la désillusion est au rendez-vous. Il arrive difficilement à vendre ses produits et plusieurs de ses collègues abondent dans le même sens. «Ceux que nous connaissons depuis 10 ans, voire 20 ans, nous font toujours une petite faveur en achetant un petit quelque chose, mais il est difficile de convaincre de nouveaux clients.»

Le problème est qu’aujourd’hui, les touristes viennent en all-inclusive. Les clients leur font comprendre que tout est inclus dans leur package et qu’ils n’ont pas besoin de dépenser le moindre sou. «Je pense qu’ils doivent acheter ailleurs lors de leurs sorties. Ce souci est également rencontré par mes autres collègues sur les autres plages du pays.» Selon lui, seuls les commerçants travaillant avec des hôtels cinq étoiles arrivent à sortir la tête de l’eau. «On dirait que le mindset a changé. Le Covid-19 a entraîné d’autres crises.» Il lance un nouvel appel au ministère du Tourisme. «Nous avons proposé d’avoir un étal tel que dans les ‘craft markets’ dans les hôtels. L’on peut porter l’uniforme et montrer les produits aux touristes. Mais jamais le ministre n’a daigné nous répondre…»

Les plaisanciers aussi sont dans la panade. «L’augmentation des touristes est positive mais on gagne quoi nous ?» lance Prem Beerbaul, président des plaisanciers de l’Est. Les hôtels se sont lancés dans le business du «package». «Ils vendent les excursions en bateau, en catamaran, et prennent le gagne-pain des plaisanciers. Cela est interdit par la loi.» Ils ont des contracteurs pour les légumes, la viande, mais ils ne peuvent en avoir pour les excursions. «Je lance un appel au gouvernement. Il doit trouver un moyen d’arrêter cette pratique. Sinon pourquoi payer l’assurance et le permis pour travailler ?»

Flavio Jasmin, d’Akon Boulette sur la plage d’Albion, préfère se contenter de peu et accuse une entrée positive ces derniers mois. «Comparé aux deux dernières années, je perçois une recette de 75 %. Les clients locaux sont de retour.» En week-end comme en semaine, les clients répondent présents. «On espère encore plus de clients d’ici la fin de l’année. En tout cas, l’idée de fermer la boutique a été repoussée.»