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NCE: les raisons qui expliquent la baisse de performance
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NCE: les raisons qui expliquent la baisse de performance
Le 16 décembre, les résultats du National Certificate of Education (NCE) sont tombés. 66,5 % d’élèves y ont réussi contre 73 % l’an dernier. Pourquoi cet écart dans la performance aux examens de Grade 9 ? Quid des candidats de l’Extended Programme ? Explications.
Alors que l’extension du calendrier scolaire semble avoir été bénéfique aux candidats du Primary School Achievement Certificate (PSAC), qui affichaient 80,8 % de réussite, avec une amélioration de 2,8 % par rapport à 2020/2021, la situation est différente pour le National Certificate of Education (NCE). Pour la cuvée 2021/2022, le taux de réussite est de 66,5 % pour l’ensemble des candidats. Par genre, 71,2 % de filles y ont réussi contre 61,7 % de garçons. Des résultats reflétant une baisse, comparée à l’édition du NCE de 2020/2021. L’an dernier, le taux de réussite général était de 73 % à Maurice, soit 77 % chez les filles et 68,8 % chez les garçons. Les choses ne s’arrêtent pas là. Car sur 17 matières, neuf enregistrent une baisse de performance. On retrouve l’anglais, les mathématiques, les social and modern studies, l’hindi, l’urdu, le tamoul, le télougou, le marathi et le kreol morisien.
Quelles sont les raisons derrière ces écarts entre les deux examens du NCE ? Pour Jacques Malié, pédagogue et ancien recteur du collège Saint-Esprit, cette situation est contradictoire puisque pour le PSAC, la performance s’est améliorée et cela résulterait du fait que les enfants aient eu plus de temps pour se préparer. «Les pourcentages au NCE sont en baisse. Ce qui m’embête un peu, c’est le manque de transparence des autorités car il nous faut des explications, notamment sur le marking scheme. A-t-on revu celui du PSAC à la baisse ? Nous n’avons pas de retour.» Il s’interroge sur l’évolution du pass mark d’année en année et d’examen en examen. Est-ce que certains questionnaires étaient corrigés avec plus de sévérité ? En fait, il y a un besoin d’éclairage sur tous ces aspects.
Pour Sooryadanand Meetooa, membre de l’Education Officers’ Union, la baisse de performance peut s’expliquer par un burn-out des apprenants. Car au départ, le NCE devait avoir lieu en avril 2022. Il a été différé avec la prolongation du calendrier scolaire. Il évoque une perte d’intérêt des élèves et appelle à revoir le cursus. «Certains manuels ne sont pas adaptés au niveau de ces candidats. Il faut revoir cela. On a reçu des doléances à ce sujet. Avec le décalage des examens, ces derniers se sont quelque peu déconnectés.»
Jacques Malié constate une diminution du taux de réussite pour les mathématiques. «Parfois, les enfants ont réussi mais il faut également voir la qualité des résultats.» Pour Basheer Taleb, président de la Fédération de l’Union des managers des collèges privés, il est vrai que pour cette matière, il s’agit d’un test d’intelligence. S’il y a une baisse en mathématiques, cela implique que «nous avons un problème d’intelligence générale au niveau du primaire et du lower secondary». Par conséquent, il nous faut travailler dessus.
Sooryadanand Meetooa, membre de l’Education Officers’ Union, confirme d’ailleurs que les mathématiques restent toujours notre casse-tête. «Par contre, en établissement privé payant, le niveau est différent. Les enfants ont un développement holistique par rapport à la matière. Revenant au NCE, si les élèves n’ont pas de bonnes bases au pré-primaire et primaire, cela va compliquer leur progression et leur performance. Il nous faut analyser les raisons et prendre des mesures correctives.»
Promouvoir la lecture
Et pour l’anglais qui accuse aussi une baisse de performance ? Selon lui, concernant l’introduction du créole dans les écoles, il existe une mauvaise compréhension de la part des enseignants, des parents et des élèves. «L’introduction du créole ne doit pas affecter négativement les autres langues. Au contraire, le créole doit venir renforcer l’apprentissage linguistique.» Parallèlement, il est urgent que les autorités agissent pour promouvoir la lecture. Car avec les médias et avancées technologiques, les enfants se détournent davantage des livres, ce qui impacte les résultats linguistiques.
Quant à l’Extended Programme, Jacques Malié évoque «purement de la négligence». «Ces enfants-là ont pris part aux mêmes examens. Ils ont certainement des retards et faiblesses. Il aurait fallu qu’ils soient dans une classe séparée, un peu comme ce qui avait été fait en pré-vocationnel. Ils ont besoin d’un encadrement plus adéquat.» Basheer Taleb affirme que d’après les informations obtenues de quelques collèges, le pourcentage est de zéro. «Personne n’a réussi. De plus, bon nombre d’élèves n’ont, soit pas pris part aux examens, soit seulement à quelques-uns. Il faudrait les statistiques du Mauritius Examinations Syndicate pour nous montrer combien de ces élèves y ont pris part, dans quelles matières et quels en sont les résultats. De ce que j’ai vu jusqu’à présent, c’est catastrophique.» Il faudra trouver une autre formule car soumettre ces élèves davantage en difficulté au même examen ne marchera pas.
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