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Environnement et inondations: Neesh Seegum lance la mode du bambou en… Australie
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Environnement et inondations: Neesh Seegum lance la mode du bambou en… Australie
Il cultive et vend du bambou en Australie. Et il l’utilise pour en faire plusieurs produits industriels. Les Australiens commencent à adorer cette plante que les Mauriciens, eux, remplacent par des murs…
C’est en voulant avoir un peu d’intimité et de verdure dans sa cour à Melbourne en Australie que Neesh Seegum, le fils du syndicaliste Vinod Seegum, a pensé à planter une haie de bambous de type «Gracilis». «J’aurais préféré des arbres, dit-il, mais la plupart ont la fâcheuse tendance à étendre leurs racines et à gondoler le sol et même à menacer la maison. Mais j’ai des arbres dans le jardin…»
Neesh Seegum s’est installé en Australie il y a 18 ans. Il a travaillé pendant dix ans comme informaticien dans une grande entreprise et était même devenu l’informaticien en chef. Il avait déjà développé une passion pour le bambou depuis 2011. En 2014, il décide d’abandonner son emploi et son statut de salarié et de lancer son propre business dans le bambou, «The Little Big Bamboo». Il les cultive et les vend et va aussi en planter chez certains clients. Il possède une petite pépinière où il produit lui-même les bambous qu’il livre selon la taille demandée.
«C’était durant la période du Covid, raconte-til, quand tous les Australiens étaient confinés chez eux que beaucoup d’entre eux ont eu le temps et le loisir de s’occuper de leur cour et de leur jardin.» Plusieurs se sont adressés à l’entreprise de Neesh Seegum qui a, dès lors, vu grandir son business. Il a remarqué aussi que même après le confinement, beaucoup d’Australiens consacrent plus de temps à leur coin jardin. «On travaille beaucoup plus à domicile qu’auparavant et les Australiens en profitent pour soigner leur jardin.»
Les haies de bambous restent vertes toute l’année à Melbourne, souligne Neesh Seegum. Elles empêchent l’érosion du sol et absorbent l’excès d’eau. «Pas de boue, donc, dans la cour.» Il a tellement étudié les bienfaits du bambou qu’il s’est maintenant lancé dans la fabrication de produits courants à partir du bambou. Tel le papier toilette, les brosses à dents, etc.
«On croit que l’on est mieux protégé par un mur»
Neesh Seegum revient de temps en temps au pays natal. Il constate avec tristesse qu’alors qu’en Australie on plante le bambou, à Maurice, c’est le contraire. «Les Mauriciens remplacent de plus en plus les haies vives, notamment en bambou, par des murs en parpaings.» Pourquoi d’après lui ? «On ne veut plus entretenir la haie. On préfère investir des milliers de roupies pour ériger un mur que de payer un jardinier pour l’entretien. Le Mauricien manie de moins en moins les cisailles et doit donc dépendre d’un jardinier.»
Neesh Seegum pense cependant que la plupart des Mauriciens érigent des murs pour être «trendy», c’est-à-dire pour suivre la mode ou faire comme le voisin. Et pour la sécurité ? «On croit que l’on est mieux protégé par un mur. Or, c’est plus facile à escalader que de s’introduire dans une haie de bambous bien drue et renforcée par un grillage.»
Planté comme haie, le bambou préserve surtout l’intimité et le bon voisinage. «Comme on le dit en anglais, a good screening grows good neighbours», soutient Neesh Seegum. «Le bambou rafraîchit la cour et la maison par ces temps de changement climatique.» De plus, «le bambou contribue à éliminer les toxines du sol et à restaurer les sols appauvris».
Crues et clôtures
<p>Une haie vive et de bambous en particulier, à la place d’un mur, sert surtout à prévenir les inondations et les accumulations d’eau en permettant à l’excès d’eau d’être évacué ou absorbé dans le sol. Il faut savoir qu’un mur et sa fondation agissent comme un barrage. Les cours et maisons les plus affectées par les inondations sont celles qui sont clôturées par des murs et qui n’ont pas d’espaces verts. Une haie de bambous préviendra aussi l’humidité dans la maison car les racines aspirent beaucoup d’eau, sans parler de l’avantage de laisser s’évacuer l’eau, par rapport à un mur qui la retient dans la cour.</p>
<h2>Un matériau multiple</h2>
<p>C’est une plante à croissance rapide et elle peut être utilisée pour l’ameublement, le textile, la construction et même l’alimentation. Ce végétal étonnant est extrêmement léger et surtout solide et résistant, ce qui le rend de plus en plus attrayant. Pratique pour ériger des clôtures, des murs, des charpentes, des planchers et des cloisons, il peut servir à la construction d’une maison tout entière ou de bâtiments publics. Il est plus résistant que les autres essences de bois, mais aussi plus léger que le béton ou l’acier. Il est également plus facile à travailler, plus résistant face aux intempéries et aux variations climatiques, mais aussi plus solide en cas de tremblement de terre. (Sources : Ouest France et Bricoleur Pro)</p>
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