Publicité
Les efforts des «shelters» privés pour assurer un Noël magique aux enfants
Par
Partager cet article
Les efforts des «shelters» privés pour assurer un Noël magique aux enfants
Des foyers d’accueil ont fait la une de l’actualité ces derniers mois. Surtout ceux gérés par le ministère de l’Égalité des genres et du bien-être de la famille. Alors que la mauvaise gestion a entaché certains abris, d’autres du privé s’assurent que le bien-être des enfants soit la priorité, surtout pour Noël.
«Noël est un moment assez complexe pour les enfants des foyers d’accueil. Les enfants pensent à leur famille et la distance qui s’est installée. D’autres préfèrent rester loin de leurs proches, en fonction de l’expérience vécue. En général, il y a une part de chagrin. Le sentiment de famille s’est créé dans la maison. Les filles se conduisent comme des sœurs ou l’une plus petite appellera une aînée ‘Maman’», confie la Dr Trisha Boodhoo, psychologue clinicienne et responsable de projets au Centre d’éducation et de développement pour les enfants mauriciens (CEDEM).
Le plus blessant parfois, raconte-t-elle, demeure des appels à leurs parents des enfants restés sans réponse à la veille de Noël. Une dure réalité qui peut les affecter. Mais pas question de laisser passer la morosité. «Tous les foyers et leurs gestionnaires s’activent aux festivités avec la participation des jeunes. On utilise la créativité pour innover. Cette coopération entre nos effectifs et les enfants fait que la magie de Noël va s’instiller dans la maison», précise-t-elle.
Trois foyers du CEDEM sont actuellement opérationnels. Le premier accueille une douzaine de filles de huit-neuf ans tandis que le deuxième prend en charge 12 petites âgées de sept à 13 ans. Le dernier encadre une douzaine de filles de 12 à 17 ans avec un projet d’ouverture d’un nouvel abri pour d’autres du même âge l’année prochaine. Depuis le début de décembre, plusieurs activités ont été lancées. «Pour entrer dans l’esprit de Noël, on prévoit régulièrement des sorties dans des parcs de jeux et des activités aquatiques. Une sortie en catamaran a aussi été organisée à la demande des jeunes», explique Trisha Boodhoo.
À la veille de Noël, les préparations battent leur plein, souligne-t-elle. Les enfants participent activement aux achats. Par exemple, elles choisissent leurs vêtements et inscrivent leurs cadeaux sur la liste. «On essaie de se rapprocher du mieux possible de leurs préférences. Pour la veillée, on fera la décoration de la maison ainsi qu’un bon repas. Le lendemain, dans un de nos foyers, on prévoit un day package à l’hôtel pour nos enfants. On veut faire quelque chose de spécial et de différent pour ces petits», affirme Trisha Boodhoo.
La célébration de Noël est toujours un moment difficile pour les enfants placés en foyer, surtout pour organiser des activités avec leurs parents. Il subsiste des restrictions pour les inviter aux activités à la maison d’enfants. Évidemment, il y a un facteur de risque si un proche a été un abuseur. Donc, il faut prendre des précautions. «Il y a un besoin pour ces enfants de rencontrer leur famille. Le ministère organise des visites parentales habituelles mais durant la période des fêtes, ce n’est pas toujours régulier pour tout le monde», ajoute-t-elle.
Le nouveau projet inclut aussi un moment unique de partage. Ici, l’idée est de permettre aux enfants de soutenir d’autres personnes dans le besoin. Dans la dernière semaine de décembre, les jeunes du foyer aideront des familles démunies avec des produits alimentaires et la décoration de leur maison, entre autres. «C’est un moyen de partager et de faire montre de solidarité. Ainsi nos jeunes filles seront sensibilisées à la cause des autres. Noël, ce n’est pas juste l’amusement mais c’est aussi donner de son temps aux personnes qui font face à des difficultés», ajoute-t-elle.
Du côté de SOS Children’s Village, Noël et la préparation pour qu’elle soit fêtée comme il se doit pour les enfants, sont très importantes, comme l’explique son directeur adjoint, Christiano Arlanda. «Tout d’abord, on ne se qualifie pas comme shelter mais comme un family-like setting. Depuis le 10 décembre, chaque petite maison et sa petite famille ont déjà entamé les décorations. Nous avons aussi débuté à cette date des répétitions avec les enfants pour des chants de Noël, entre autres.»
Par ailleurs, indique-t-il, il y a eu des sorties avec les enfants avant Noël, cela est très important pour eux. «Faire les enfants sortir pour découvrir l’atmosphère et comment les préparatifs se passent en dehors est très important.» Le 24 décembre pour la veillée, il y aura comme chaque année la distribution de cadeaux par un Père Noël lors d’une soirée d’activités et le 25 décembre, chaque petite famille fera un déjeuner dans sa petite maison.
Dans un autre foyer d’accueil, qui encadre 18 filles de six à 17 ans, on met l’accent sur la veillée de Noël le 24 décembre, souligne un gestionnaire. «Nous avons demandé aux enfants le menu qu’ils souhaitent à cette occasion. Cette année, elles ont opté pour du poulet rôti, des œufs rôtis et de la salade de pommes de terre. Elles mettent la main à la pâte dans la préparation des mets. Après ce délicieux repas, elles entonneront des chants de Noël jusqu’à minuit, heure qui sera marquée par la venue du Père Noël et sa distribution de cadeaux», confie-t-il. Les jeunes guettent évidemment cette arrivée avec impatience.
Le 25 décembre, après la messe, il y a un déjeuner de la grande famille de l’abri. «Le matin de Noël est synonyme de tristesse pour ces enfants. Souvent, ils se mettent à pleurer. Les carers et responsables essaient au maximum de les réconforter», ajoute-t-il. Ces derniers se sont mobilisés et des volontaires ont fait des dons de vêtements neufs et de chaussures, ce qui permettra d’apporter un sourire sur le visage de ces jeunes filles en cette période de fête.
Pour l’Ombudperson for children, Rita Vencatasawmy, c’est le droit de tous les enfants de Maurice de passer un bon moment pour Noël. «Indépendamment de vos convictions, Noël est importante pour ces enfants. C’est la fête mais aussi un moment très difficile pour les enfants qui vivent en foyer et ceux qui y travaillent ont fort à faire pendant cette période car la plupart des enfants ont le cœur gros en pensant à leurs parents biologiques.»
Publicité
Les plus récents