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Rose-Hill: Vishnu Carpin et Faniella Ravina défigurés après une explosion aux Galeries Evershine

24 décembre 2022, 14:00

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Rose-Hill: Vishnu Carpin et Faniella Ravina défigurés après une explosion aux Galeries Evershine

Vishnu Carpin, 59 ans, et Faniella Ravina, 33 ans, employés du Central Electricity Board (CEB), ont été gravement brûlés lors d’une explosion, qui s’est produite le mercredi 14 décembre, dans le sous-sol des Galeries Evershine à Rose Hill. Depuis, ils sont admis à la clinique Wellkin où ils reçoivent des traitements appropriés. Vishnu Carpin, toujours sous le choc, est revenu sur ce drame, qui a bouleversé leur vie, et ce, avec beaucoup de peine. Faniella Ravina, mère de deux enfants en bas-âge, ne peut s’exprimer. Elle n’arrive pas à ouvrir un oeil et est alimentée par tube. Son visage a été complètement brûlé. Ses deux soeurs sont arrivées de Rodrigues pour prendre soin d’elle. 

C’est avec beaucoup de difficulté que Vishnu Carpin arrive à prononcer quelques mots. L’explosion a affecté la moitié de son visage et il a eu trois doigts de la main brûlés. Cet habitant de Beau-Bassin, comptant 32 ans de service au sein du CEB, explique qu’il vit dans la peur depuis cette explosion. Il n’arrive pas à appuyer sur un commutateur, ni à toucher une prise électrique tant il a été traumatisé. Son médecin traitant a pu enlever la peau brûlée sur son visage et il dit pouvoir se regarder à nouveau dans le miroir, même s’il sait que son visage ne sera plus jamais comme avant. 

«Mercredi aux alentours de 14 heures, ma collègue et moi, nous nous sommes rendus aux Galerie Evershine à Rose-Hill. Nous devions connecter l’électricité pour un nouveau magasin. Et nous nous sommes rendus dans la cabine située dans le sous-sol, là où se trouve l’aire de stationnement. À peine avait-on ouvert la porte pour chercher les câbles et effectuer la connexion qu’il y a eu une explosion. C’était comme un volcan. Nous avons senti des brûlures atroces sur notre visage et nous avons dû passer à travers des flammes pour sortir», relate Vishnu Carpin. Il se rappelle avoir cherché un extincteur en vain et aussi que personne ne leur est venu en aide. 

Ils se sont rués vers un réservoir d’eau, qui se trouvait à proximité et ils ont mis la tête et les mains dedans pour se soulager. «Nous avons couru jusqu’à notre transport et le chauffeur nous a conduits à la clinique du Bon Pasteur, qui se trouve à quelques mètres de là», explique ce président de syndicat du CEB de Rose-Hill. Sur place, ils ont reçu les premiers soins avant d’être transférés à la clinique Wellkin. «La cabine pour les connections se trouve dans un endroit très restreint et on a eu beaucoup de soucis avec elle. Kouma dir pe avoy nou labatwar pou al mor. Le jour où toutes ces connexions exploseront, il y aura un grand drame.» Il souligne qu’à plusieurs reprises, ses collègues et lui ont signalé le problème au Health and Safety Officer de la compagnie mais que jusqu’ici, aucune action n’a été prise. Ils nomment d’ailleurs cet endroit «le couloir la mort». 

Vishnu Carpin rend tout de même grâce au ciel car il est conscient que lui et sa collègue auraient pu y rester. «Si nou ti tom lor bann kab la, nou ti pou mor elektrokite», explique cet habitant de Beau-Bassin. Ils ne sont pas les premières victimes de dysfonctionnements techniques au CEB. Le quinquagénaire raconte que ses collègues, qui ont été, eux aussi blessés, en faisant leur travail, ne sont toujours pas guéris psych ologiquement. Il y a quelque temps, un collègue de Vishnu Carpin a été blessé après qu’un pylône est tombé sur lui et il y a laissé un oeil. D’autres, moins chanceux, y ont laissé la vie. Nous avons tenté d’avoir la version d’un responsable du CEB, mais en vain. Par ailleurs, une entrée a été faite au poste de police de Rose-Hill et une enquête est en cours relativement à cette explosion.