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Portrait l Il y a deux ans, Amaye, 81 ans, a porté la toge

28 décembre 2022, 18:00

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Portrait l Il y a deux ans, Amaye, 81 ans, a porté la toge

«Il n’y a pas d’âge pour apprendre.» C’est le message d’Amaye, 81 ans, qui avait dû arrêter l’école en troisième pour s’occuper de ses frères et soeurs et qui vient d’obtenir son diplôme en yoga et «Laughter Therapy» de l’université du troisième âge.

Ça fait deux ans depuis que Camatchee Gangadu, une bonne femme de 81 ans, a eu son diplôme en yoga et Laughter Therapy, à l’université du troisième âge. Une première pour sa famille et ceux de son entourage. Pourtant, cette habitante de Résidence Roche-Bois n’a pas connu une enfance tendre. Elle a dû mettre un terme à sa scolarité très tôt, mais déterminée à réussir, elle se dit maintenant fière. 

Après avoir passé plus de 25 années comme Maid Servant et Attendant au service du ministère de la Santé et après avoir pris sa retraite, Amaye, comme la surnomment ses proches, a intégré un club de troisième âge dans sa localité. Sur place se trouvait une formatrice qui devait les pousser, elle et les autres, à se relancer dans la quête du savoir. C’est ainsi qu’Amaye devait retrouver son amour pour les études. 

Elle avoue qu’au début, elle n’y croyait pas et avait beaucoup de peine, mais quand on veut, on peut, comme dit l’adage. Après quelques mois d’études en yoga et Laughter Therapy, elle a finalement porté la toge. «Ti enn zour bien inportan, mo’nn réisi met sa linz-la», dit-elle, la voix remplie d’émotion. Ses proches sont très fiers d’elle, en raison notamment de son âge avancé. Son diplôme en main, elle se sent maintenant plus en confiance et est sûre que là où se trouve son époux, décédé il y a 32 ans, , il dit être aux anges. 

La vie n’a pas toujours été tendre envers Amaye. Née le 2 juin 1941, à Curepipe, Amaye était l’aînée d’une fratrie de huit enfants. Elle a été scolarisée jusqu’à la troisième, avant d’arrêter l’école pour pouvoir s’occuper de ses petits frères et soeurs, elle qui rêvait d’être autonome et indépendante. «Mo ti toultan kontan aprann, mo ti anvi réisi.» Mais au fil des années, elle fait une croix dessus, en raison des événements. Elle se marie à l’âge de 25 ans et déménage pour Roche-Bois. Après avoir donné naissance à quatre enfants, deux filles et deux garçons, elle s’occupe de sa famille avant de choisir d’aider à faire bouillir la marmite familiale. C’est ainsi qu’elle postule comme Maid Servant à l’hôpital. Elle passe 21 ans dans plusieurs unités de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, dont la maternité, le service postnatal où les blocs opératoires avant de recevoir une promotion comme Attendant. Elle est transférée alors à l’hôpital SSRN, Pamplemousses, où elle passe cinq ans et quatre mois avant de prendre sa retraite. 

Amaye n’arrête pas de dire que l’éducation est primordiale : «Si ou péna sa, nanié pa inportan.» Elle lance un appel à ceux qui veulent se lancer. «Il n’y a pas d’âge pour apprendre.»