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Constat post-Noël: bilan mi-figue, mi-raisin pour les commerçants

30 décembre 2022, 17:00

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Constat post-Noël: bilan mi-figue, mi-raisin pour les commerçants

Shopping de dernière minute, achats de pétards, finalisation des préparatifs en vue d’un bon réveillon. Les Mauriciens s’activent à quelques jours de la fin de 2022. Le ton a été donné avec la fête de Noël. Si les commerçants n’ont pas obtenu les recettes espérées, les restaurateurs, eux, se frottent les mains.

Que ce soit dans la capitale ou dans les autres villes, le constat est le même. Les ventes n’ont pas atteint les projections des commerçants. C’est ce que souligne le président du Front commun des commerçants de Maurice, Raj Appadu. Selon lui, les propos du ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, lors d’un point de presse le 22 décembre, ressemblent à «une mauvaise plaisanterie». On se souvient qu’il avait mis en garde les commerçants qui voudraient revoir leur tarif d’électricité à la hausse en prévision de février 2023. «Faites attention, nous veillerons au grain ! S’il y a des abus, nous serons dans l’obligation de mettre en place un système de contrôle qui sera au détriment des commerces», avait-il prévenu. 

Pour Raj Appadu, cette déclaration a joué contre les commerçants. «Plusieurs commerçants ont un loyer à payer, et aussi des travailleurs. Troisquarts de ces commerces achètent avec des grossistes et ont des dépenses à faire.» Le président du Front commun des commerçants de Maurice précise que le secteur du commerce est à genoux. «J’ai déjà tiré la sonnette d’alarme. Mais le gouvernement ne fait aucun effort pour nous aider. Il n’a aucun expert qui a un plan pour la relance des petits commerces.» 

À l’opposé des marchands de rue qui ont fait de meilleures affaires que lors des deux dernières années.

Ce sont les marchands de rue qui profitent le plus de cette période de fin d’année, dit-il. «Non seulement ils perturbent les commerçants, mais ils bloquent aussi les chemins. Cela paralyse les commerçants qui n’arrivent pas à travailler. Depuis cinq ans, les affaires ne vont pas fort. Le chiffre d’affaires a baissé de 75 %, et cela s’est reflété en cette période.» Pour notre interlocuteur, le public ne fera pas de grands achats durant la période du nouvel an. «Ceux qui ont des enfants préfèrent se concentrer sur les matériels scolaires.» 

Certes, les rues sont bondées. Ce que ne contredit pas Raj Appadu. «Les gens circulent juste pour le plaisir des yeux ou faire une sortie avec leurs enfants. Les propriétaires de magasin, de quincaillerie et de boutiques de chaussures assurent ne pas travailler comme avant.» Mais c’est un tableau sombre que brosse le président du Front commun des commerçants de Maurice. Complètement à l’opposé de ce que confie Atma Bumma. Le restaurateur est même agréablement surpris par la venue des clients. «Les gens ont envie de sortir et de passer du temps en famille et entre amis. Cela donne une idée de la santé de l’économie du pays. En tout cas, c’est de bon augure pour la suite.» Il est d’avis que cela se vérifiera à nouveau lors des fêtes de fin d’année. «Je pense qu’avec l’arrivée des touristes, cela a aussi créé un mood de ‘good factor’ et ce malgré l’inflation. On ressent la frénésie de la consommation malgré tout.» 

C’est aussi le ressenti d’Ashraf Peeroo. Ce coiffeur de profession n’a pas une minute pour respirer. Son carnet de rendez-vous est rempli. «Il n’y a aucune différence, c’est comme les années précédentes. Les gens réservent et viennent en grand nombre. On sent que beaucoup veulent procéder à un changement de look pour accueillir la nouvelle année.» On l’aura bien compris, contrairement à ce que dit l’adage, l’argent fait le bonheur des commerçants.