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Tony Apollon: «L’État ne veut pas que le public découvre certaines choses»
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Tony Apollon: «L’État ne veut pas que le public découvre certaines choses»
Êtes-vous déçu que le rapport de la «Court of investigation» sur le naufrage du «Wakashio» n’ait pas été rendu public ?
Je ne suis pas uniquement déçu, je suis révolté. Il ne faut pas faire une enquête parce qu’il faut la faire. Il faut publier son rapport pour que chaque personne et chaque institution en tirent des conclusions. Les Mauriciens et le monde entier veulent savoir ce qui a provoqué la plus grande catastrophe écologique de cette partie de l’océan Indien afin que cela ne reproduise plus. Ce qui est dommage, c’est que le gouvernement ait été blâmé par le peuple pour sa gestion de ce naufrage. C’était l’occasion pour ce gouvernement de prouver qu’il n’a pas fauté en rendant le rapport public. À moins qu’il soit blâmé dans le rapport.
Donc, votre conclusion est que le gouvernement a fauté ? D’où le secret sur le contenu du rapport ?
Je ne dis pas que le gouvernement a fauté. C’était l’occasion pour lui de prouver, avec le contenu de ce rapport, qu’il n’a pas fauté. Le navire était, pendant 12 jours, sur les récifs sans aucune action concrète. Le public a blâmé ce gouvernement pour son inaction. Maintenant, quelle est la perception ? Si le gouvernement ne veut pas rendre le rapport public et dans toute son intégralité, j’insiste, cela laisse comprendre que l’État ne veut pas que le public découvre certaines choses.
Avez-vous des preuves que le gouvernement ait fauté ou qu’il ait été blâmé dans ce rapport ?
Je n’ai pas d’information à ce sujet. Quand garde-t-on les conclusions d’une enquête secrète ? C’est quand le contenu du rapport n’est pas en faveur de la personne qui le détient. Il est gardé secret quand il est embarrassant. Ce gouvernement avait promis de la transparence. Qu’il le rende public.
Mais il a annoncé qu’un comité ministériel se penchera sur le contenu du rapport…
Et après ? Il y a eu le naufrage du Benita avant celui du Wakashio. A-t-on tiré des conclusions ? Non. Je maintiens que le rapport doit être rendu public pour que chaque Mauricien et chaque institution sachent ce qu’il faut faire si nous nous retrouvons encore dans cette situation. Les habitants du Sud-Est sont toujours traumatisés.
Il ne faut pas oublier que, lors du naufrage du Wakashio, des institutions gouvernementales se renvoyaient la balle. Il faut un protocole bien établi. En rendant le rapport public, on pourra en débattre et tout le monde pourra faire des propositions. Je lance un appel au Premier ministre : il ne faut pas faire de la politique sur ce dossier. La seule façon de soulager les pêcheurs, les plaisanciers, les hôteliers, les restaurateurs et le public, qui sont toujours traumatisés, c’est de rendre le document public.
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