Cela fait 22 ans qu’elle habite à Résidence Mangalkhan. Mère de trois filles, Zara Darbaree, 61 ans, est issue d’une famille pauvre et a toujours vécu dans la modestie. Séparée de son époux, elle gagnait sa vie en tant qu’aide-soignante. Elle a fait beaucoup de sacrifices pour élever ses trois enfants et leur offrir une vie meilleure. «Par lagras Bondié, mo bann zanfan inn gran, zot travay aster. Mo’nn désid pou ed zanfan dan landrwa. Mo pann bliyé kot mo sorti», confie Zara Darbaree, connue pour son grand cœur dans le quartier.

Ainsi, elle a décidé d’ouvrir sa maison et d’y accueillir les enfants de la région qu’elle encadre. «Mo la pou ankadré é akonpagn zot pou évité ki zot al tonb dan fléo», souligne Zara Darbaree. Aidée d’une de ses filles, qui travaille dans une institution bancaire, Zara Darbaree offre des provisions et un déjeuner aux enfants tous les mois. Sa fille, quant à elle, dispense gratuitement des leçons particulières les samedis aux élèves de la quatrième jusqu’au School Certificate. «Cela nous procure beaucoup de joie d’aider ceux qui sont dans le besoin, de leur offrir une vie meilleure et de leur éviter de tomber dans les fléaux. L’éducation est la clé de la réussite», soutient la sexagénaire.

Elle est surnommée affectueusement «chachi» dans le quartier. Elle confie que des gens viennent frapper à sa porte quotidiennement à la recherche d’un morceau de pain et d’un peu de thé. Sa générosité est intarissable.

Zara Darbaree ajoute bénéficier de l’aide des collègues de sa fille pour la réalisation de ses projets caritatifs. Elle compte aussi sur l’aide de Dieu. «Nou bann simé fini ouver, nou réisi fer nou bann zafer é fer nou bann don», relate Zara Darbaree.

Elle a aussi ouvert un commerce à Mangalkhan et y vend de la nourriture. Elle n’exige pas grand-chose en retour. «Séki ou éna ou vinn manzé. Ki ou éna Rs 1 ou Rs 2, ou kapav vinn manzé. Séki pa kapav payé, mo fini donn zot enn roti. Kan ou pé ofer enn dimounn dan lé béswin enn répa, samem ki rékonpansla. Kan ou kapav édé, bizin fer li», poursuit Zara Darbaree.

Les élèves fréquentant l’école de la localité raffolent, quant à eux, des beignets et samoussas de chez Zara. Après les cours, ils se font un devoir de passer dans sa tabagie pour apprécier un bon gâteau. Zara Darbaree offre de quoi se remplir le ventre à ces enfants à la sortie des classes car leurs parents, toujours au travail, ne peuvent leur offrir le goûter. Elle aime s’occuper d’eux en leur absence.