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Sobriété énergétique, COP: que faisons-nous à Maurice?
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Sobriété énergétique, COP: que faisons-nous à Maurice?
Les autorités ne sont pas intéressées à réduire notre consommation énergétique. Pourquoi ? Voici quelques éléments de réponse.
Les COP se succèdent et se ressemblent avec leurs discours, les «bla-bla-bla», comme le disait Greta Thunberg. En 2022, le Premier ministre (PM) mauricien ne s’est même pas rendu en Égypte où se tenait la conférence sur les changements climatiques. Pourquoi ? Est-ce à cause des critiques qui ont plu sur ses promesses non tenues ? Pour rappel, lors de son adresse à la population le 1er janvier 2022, Pravind Jugnauth avait rappelé son engagement pris à la COP26 de Glasgow et avait dit, entre autres, que son gouvernement favoriserait le recyclage. Mais il n’en a point parlé le 1er janvier 2023…
Même l’urgence économique et financière qui dictait une certaine sobriété n’a pas fait fléchir la politique gouvernementale en ce qui concerne la protection de l’environnement, de l’autosuffisance alimentaire, et de la consommation d’énergie fossile. Aucun appel à diminuer la consommation d’énergie.
L’exemple du… Danemark, un des champions de la sobriété
De son côté, le ministre Joe Lesjongard n’a fait, non plus, aucune mention de sobriété lors de sa conférence de presse du 23 décembre sur la hausse du tarif de l’électricité. Et, bien qu’il ait fait le parallèle avec la hausse du tarif de l’électricité dans des pays comme le Danemark ou le Royaume-Uni – parallèle qui ne tient pas trop la route −, il a soigneusement évité de dire que, dans ces mêmes pays, une campagne pour la sobriété a été lancée.
Quant aux énergies renouvelables, Lesjongard n’a point parlé des projets du Central Electricity Board mais a passé la balle au public, aux commerces et aux industries qui, selon lui, ne développent ni n’utilisent assez les sources d’énergie verte. Avec l’augmentation conséquente qui frappera ces deux derniers, peutêtre qu’ils se décideront enfin à le faire ?
Par ici la monnaie
Mais pourquoi le gouvernement n’encourage-t-il pas la sobriété énergétique, que ce soit pour l’électricité ou le carburant de véhicules ? Il ne faut pas oublier que l’État engrange des milliards de taxes sur le carburant utilisé par les Mauriciens: droits d’accises, et autres «contributions» comme celle à la Road Development Authority. Il y a aussi la taxe (Rs 1 par litre d’essence) versée au Covid19 Solidarity Fund. Bref, on fait tout pour encourager l’usage de la voiture. «Plus on roule, plus l’État est content», nous disait une écologiste. Cela, même si c’est l’importation de produits pétroliers, suivie de celle de voitures et autres véhicules qui pèse le plus dans notre balance des paiements. Et qui est en partie la cause de la dévaluation de notre roupie. Une politique ne visant que le court terme ? Il est heureux toutefois que le public voyageur ait commencé à préférer le métro, même en l’absence de mesures décourageant l’usage de la voiture. Toutefois, on ne sait pas encore si le métro est préféré aux dépens des autobus ou de la voiture… Nous y reviendrons.
Pourquoi ne prône-t-on pas la sobriété énergétique à Maurice alors que la France, par exemple, le fait même si elle produit 70 % de l’électricité grâce au nucléaire ? Est-ce pour des raisons démagogiques et politiques, pour faire croire que tout va bien et, surtout, pour ne pas toucher au business d’importation de carburant – on se souvient de l’affaire Vitol Bahrain − et de véhicules ? Donc, ni mesure ni même d’appel impopulaire. On se souvient que, lors d’une sortie en décembre, le PM a même déclaré qu’il ne peut pas empêcher les gens d’utiliser leur voiture.
Il ne faut pas s’attendre non plus à ce que le gouvernement donne l’exemple de la sobriété. On n’a qu’à les voir dans leurs puissantes et gourmandes voitures de fonction, et celles de leur cortège. On voit d’ailleurs, souvent, les gardes du corps laissant le moteur tourner alors que la voiture est à l’arrêt, pour leur permettre de bénéficier de la clim. En France, une telle pratique a été condamnée pendant l’été 2022. On se souvient aussi que le gouvernement Ramgoolam avait étendu l’exemption pour les grosses voitures aux hauts fonctionnaires, qui se sont empressés de s’en procurer auprès d’un des deux grands concessionnaires de berlines allemandes…
Il ne faudrait donc pas compter sur nos politiciens ?
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