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Hausse du tarif de l’électricité: qu’est-ce qui a plombé les comptes du CEB?

9 janvier 2023, 18:00

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Hausse du tarif de l’électricité: qu’est-ce qui a plombé les comptes du CEB?

Flou autour des explications du ministre de l’Énergie et des services publics. Est-ce, entre autres, le coût du charbon en hausse réclamé par les IPP restants ?

Le ministre Joe Lesjongard a, le 23 décembre, justifié la hausse du tarif de l’électricité par les déficits encourus par le Central Electricity Board (CEB) : en juillet 2022, Rs 650 millions ; en août, Rs 652 millions; en septembre, Rs 473 millions, et en octobre, Rs 723 millions. Montant cumulatif : Rs 2,5 milliards pendant quatre mois. Et, selon les projections, a-t-il ajouté, il serait impossible pour le CEB de tenir financièrement. En fait, si cette tendance est maintenue, en deux ans, le déficit serait de l’ordre de Rs 15 milliards. Donc, les revenus additionnels de Rs 4 milliards, qui seront récupérés, selon lui, par la hausse du tarif, ne suffiront pas, mais alors pas du tout, à équilibrer les comptes du CEB. Et encore moins à renflouer ses réserves mises à sec.

Le ministre a aussi parlé d’investissements dans les infrastructures mais sans donner de chiffres. Ni pour la révision salariale des employés du CEB. Il faudra attendre le rapport annuel pour y voir plus clair. D’ailleurs, on se demande pour quelles raisons le gouvernement s’est-il empressé d’annoncer la hausse du tarif avant la publication du rapport. Serait-ce un choix voulu ? Avec le rapport annuel sous les yeux, les consommateurs ne seraient-ils pas en meilleure position pour juger de la pertinence de cette hausse ? Pour l’instant, ils sont priés de se contenter des explications du ministre, et de le croire sur parole.

La hausse seraitelle en partie expliquée par les IPP ?

Pour Patrick Assirvaden, ces déficits pourraient s’expliquer, au moins partiellement, par une hausse du tarif payé par le CEB aux trois Independent Power Producers (IPP) qui auraient été sollicités pour compenser le manque d’électricité, à la suite de l’arrêt de la fourniture par Terragen. Il a peut-être raison. Il faut savoir que le prix réclamé par les IPP est indexé sur le prix du charbon. Sauf pour Terragen, avait précisé Joe Lesjongard. Donc, les trois IPP − OTEOLB, OTEOSA (Omnicane) et AEL (FUEL) − n’ont pas réclamé de hausse car ils n’en avaient pas besoin, le prix du charbon payé étant facturé au CEB.

Patrick Assirvaden va plus loin. Il affirme que l’électricité additionnelle produite par ces derniers IPP, pour compenser le manque provoqué par l’arrêt de production d’électricité par Terragen, pourrait avoir été facturée encore plus cher vu que c’est hors contrat. Encore une fois, il faudra attendre le rapport annuel du CEB pour en être sûr.

Par ailleurs, l’augmentation des tarifs frapperait doublement les industries qui bénéficiaient de subventions depuis 30 ans. On ne sait pas si les secteurs prioritaires comme les usines seront épargnés. Ce qui fait dire à un boulanger: «Les gaspillages avec les investissements dans les projets mort-nés de CEB Fibernet et sa bande passante demeurée inutilisée, de même que CEB Facilities qui a perdu des contrats d’élagage d’arbres au profit de petits copains au No 4, eh bien, c’est nous qui devrons les payer.»

Metro Express Limited bon payeur

Des rumeurs couraient à l’effet que Metro Express Limited (MEL) devait beaucoup d’argent au CEB, pour le courant utilisé par les rames, mais aussi et surtout pour les gros travaux effectués lors de la construction de la ligne et de l’installation des câbles, des pylônes et autres générateurs. MEL nous a répondu : «MEL ne doit pas au CEB, ni à aucune autre institution… Nous sommes à jour sur toutes les factures, que ce soit d’électricité ou d’eau.» D’ajouter que «le bâtiment du CEB à Rose-Hill n’est pas pour MEL, mais plutôt pour l’Urban Terminal géré par le ministère des Collectivités locales.» Larsen & Toubro, de son côté, nous fait savoir qu’il ne doit rien au CEB.