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Frédéric Hoareau: l’artisan qui transforme les machines en outil de travail

9 janvier 2023, 20:00

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Frédéric Hoareau: l’artisan qui transforme les machines en outil de travail

Depuis quelques années, son nom est sur les lèvres des coupeurs de cannes. En effet, grâce à son ingéniosité, Frédéric Hoareau a révolutionné, à sa manière, leur monde. Il a mis sur pied une machine qui permet de couper facilement les cannes, même avec une équipe réduite.

En vacances à Maurice, Frédéric Hoareau est venu se ressourcer. Il sait que cette nouvelle année se présente avec de nouveaux défis à relever. Artisan, il sait comment inventer des outils qui ont pour but de rendre le travail encore plus facile. «J’ai une formation de mécanicien.» Mais son invention a été le fruit de discussion avec ses amis planteurs à l’île de la Réunion. «Ils faisaient face à un problème de main-d’œuvre et devaient couper la canne à sucre. Ils avaient besoin d’un outil pour le faire.» Face à ces conditions particulières, cet habitant de Saint-Joseph s’est mis en quête et en tête d’en inventer un. «J’ai regardé un peu ce que d’autres ont essayé de faire. Et j’en ai construit un.»

C’est ainsi qu’il a mis au point une machine qui pouvait couper les cannes sans le moindre coût. «Une machine pour ce type de travail coûte pas moins de 20 000 euros (environ Rs 928 460). Et j’en ai construit quelques-unes dont les prix varient de 9 000 euros (environ Rs 417 807) à 20 000 euros. J’ai fait en sorte de simplifier ces machines pour que les utilisateurs n’aient pas la moindre complication avec elles ; elles tombent très rarement en panne et elles sont simples à réparer.» Une certitude : tous les acheteurs s’y retrouvent. Il ajoute que ces machines sont faciles à installer. «Il suffit de les mettre sur une petite pelle excavatrice et le tour est joué.»

Certes, il ne peut pas plaire à tout le monde. L’artisan a eu quelques retours négatifs de ses clients. «Ils n’ont pas su faire bon usage de la machine. Mais sur les 100 clients que j’ai, la grande majorité en est satisfaite.» Cela fait déjà quatre à cinq ans qu’il est connu dans ce domaine à l’île sœur. «Au fil des années, j’ai amélioré les outils. Mon rôle est de trouver un nouveau système qui va simplifier la vie des planteurs.»

Le business de Frédéric Hoareau se fait même hors des frontières réunionnaises. En effet, un Mauricien a déjà montré un intérêt pour la machine. «Il m’a demandé un devis et devrait retourner vers moi bientôt. Il pense même louer la machine localement afin de montrer comme cela devient facile, et même avec un effectif réduit.»

Pour 2023, il compte mettre sur pied une nouvelle machine qui non seulement coupera la canne, mais en enlèvera aussi le cœur et la dépaillera. «À la Réunion, on m’a demandé d’en faire une comme cela. Toutefois, il faut que le porteur soit au moins huit tonnes.» Il espère que ce nouvel appareil sera bien accueilli par la communauté.