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Affaire Bruneau Laurette: quand «Sun Power» prédisait l’arrestation de l’activiste...
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Affaire Bruneau Laurette: quand «Sun Power» prédisait l’arrestation de l’activiste...
La magistrate Jade Ngan Chai King a réservé toute la journée du 16 et du 17 janvier pour écouter les arguments des deux parties. Elle donnera son «ruling» ultérieurement.
Bien qu’étonnés par l’annonce de la magistrate que l’audience d’hier n’allait être qu’en pro forma, les avocats de Bruneau Laurette ont par la suite montré leur satisfaction en apprenant que les 16 et 17 janvier seront consacrés à la demande de libération conditionnelle de leur client. Il a aussi été indiqué que la police a déjà commencé la procédure de vérifications des téléphones, ordinateurs et comptes bancaires de l’activiste. Si la police ne découvre aucun élément compromettant, l’argument que la détention prolongée de Laurette aiderait à découvrir ses complices éventuels et que les téléphones de Bruneau Laurette contiendraient des informations à leur sujet tomberait à l’eau. Pour rappel, le surintendant de police (SP) Rajaram avait avancé que Bruneau Laurette avait refusé de donner son consentement pour la vérification de ses téléphones. En fait, l’activiste avait déjà autorisé la police à le faire depuis le 12 novembre dans le cadre de la saisie de drogue mais non dans celui d’allégations de breach of Information and Communication Technologies Act.
Mᵉ Shakeel Mohamed a rappelé, hier, au sortir du tribunal, que si Bruneau Laurette a choisi «de rester derrière les barreaux le temps que la police vérifie ses téléphones et autres, c’est pour démontrer qu’il n’a rien à faire avec le trafic de drogue».
ADN, empreinte et gants
Cependant, que la police termine ou non les vérifications des téléphones et ordinateurs de Bruneau Laurette mardi prochain, la magistrate pourra toujours donner son ruling en se basant sur les autres arguments. Ces vérifications pourraient servir par contre pour la motion de radiation des charges. Même si cette dernière ne sera basée que sur le reasonableness des charges retenues. Et comme la police demandera quand même des Judges Orders qui permettront de prendre connaissance des échanges téléphoniques de Bruneau Laurette – ne se fiant pas aux données fournies par Laurette –, l’attente risque d’être longue.
Quant à la fiabilité des preuves contre l’activiste, Mᵉ Shakeel Mohamed devait déclarer hier qu’aucun ADN ni empreinte de son client n’a été retrouvé sur la drogue saisie et «ni lor fizi zouzou». D’ajouter : «Et que l’on ne vienne pas nous dire maintenant que Bruneau Laurette aura utilisé des gants, car aucun gant n’a été saisi sur les lieux.»
C’est un complot !
Mᵉ Shakeel Mohamed a rappelé également que la page Sun Power sur Facebook avait prédit dès le 15 septembre 2022 que Bruneau Laurette allait être arrêté. «Soit ceux qui sont derrière ce post sont des devins soit c’est un complot.» Cet argument sera probablement présenté en cour.
On a appris, par ailleurs, que la magistrate a autorisé la défense à interroger la police sur la question de la pureté de la drogue saisie chez les Laurette. Quant à la motion pour la radiation des charges contre l’activiste, la magistrate a annoncé qu’elle fera connaître sa décision le 20 au lieu du 23 janvier.
Shakeel Mohamed positive
<p>A la question de savoir s’il n’y a pas trop de policiers qui se montrent injustes et hostiles envers les opposants du gouvernement, l’avocat dit croire que la majorité d’entre eux sont de bons humains. Il a même parlé de certains éléments du GIPM – ceux qui s’habillent comme des <em>«robocops»</em> – qui se montrent gentils envers Bruneau Laurette.<em> «Notre client reçoit un bon traitement en détention.»</em> Mᵉ Rouben Mooroongapillay ajoute que Bruneau Laurette peut même faire de l’exercice. Mᵉ Mohamed veut aussi positiver lorsqu’on lui demande si la police va prendre tout son temps pour vérifier les téléphones et ordinateurs de l’activiste. <em>«Il y a beaucoup de bonnes gens à Maurice y compris dans la force policière.» </em>Et alors que l’avocat parlait des innocents qui sont derrière les barreaux, et qu’on lui faisait remarquer qu’il y a aussi des coupables en dehors, en référence à l’affaire Dip, Shakeel Mohamed s’est contenté d’un<em> «no comment».</em></p>
Ambiance
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<figure class="image" style="display:inline-block"><img alt="" height="330" src="/sites/lexpress/files/images/les_sympathisants_de_lactiviste_ne_ratent_jamais_une_de_ses_comparutions_en_cour.jpg" width="620" />
<figcaption><strong>Les sympathisants de l’activiste ne ratent jamais une de ses comparutions en cour.</strong></figcaption>
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<h3>Les sympathisants donnent de la voix </h3>
<p>L’année vient à peine de démarrer et Bruneau Laurette a, hier, comparu au tribunal de Moka, encore une fois sous forte escorte policière. Comme à chacune de ses comparutions, ses sympathisants ont donné de la voix pour le soutenir. Infatigables, ils étaient plusieurs à se masser devant la cour de district de Moka pour demander la libération de l’activiste social et politicien. </p>
<p><em>«Pa tous nou solda»</em>, scandaient ces derniers alors que Bruneau Laurette arrivait dans le blindé de la SMF. Alors que l’activiste sera de retour en cour le 16 janvier, tous gardent espoir qu’il sera libéré et continuent à clamer son innocence. <em>«Ils ne veulent pas accorder la liberté conditionnelle à Bruneau Laurette, disant qu’ils craignent qu’il prenne la fuite mais, jusqu’à présent, c’est la police qui prend la fuite. Elle n’arrive pas à fournir les preuves qu’elle dit posséder contre Bruneau ni les images vidéo»</em>, font valoir les sympathisants.<em> «La police a fauté depuis le début et n’a aucune crédibilité dans cette affaire. Il faut libérer Bruneau Laurette.» </em></p>
<h3>Ivann Bibi réclame la démission du président de la République </h3>
<p>Il était aussi présent devant la cour de district de Moka, pancarte en main. Ivann Bibi a fait entendre sa voix aux côtés d’une dizaine de personnes pour dénoncer le <em>«népotisme»</em>. Il a été rappelé à l’ordre par la police. Ivann Bibi s’est alors rendu de l’autre côté de la route pour poursuivre sa manifestation. Il a réclamé la démission du président de la République, Pradeep Roopun, après qu’il a gracié le fils du commissaire Dip. <em>«Le président a contourné le système judiciaire de Maurice avec un abus de pouvoir. Nous demandons la démission du président et de l’ancien chef juge Matadeen. Depuis 1997, en Angleterre, on a vu qu’il n’y a que deux graciés et ici, à Maurice, il y a des dizaines de personnes chaque année. Il faut changer ce système»</em>, a lancé Ivann Bibi.</p>
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