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Éducation: à la recherche de perles rares pour enseigner
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Éducation: à la recherche de perles rares pour enseigner
Alors que les admissions de la rentrée scolaire ont eu lieu hier, une grande question se pose. Est-ce qu’il y aura suffisamment d’enseignants, surtout au secondaire, pour compléter une année scolaire ? De nombreux postes sont à pourvoir au sein des collèges privés et du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC). Manque d’intérêt ou nouveau règlement qui chamboule ceux désireux de pratiquer ce métier ? La question a été posée aux principaux acteurs du secteur.
Des annonces continuent à pleuvoir dans différentes presses, ou même sur les réseaux sociaux, pour des postes d’enseignants dans plusieurs collèges de l’île. Dans toutes les matières scolaires, l’expertise d’éducateur est requise. Jhugdamby Bhojeparsad, ancien président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE),soutient que les jeunes ne sont plus intéressés par l’enseignement. «Les conditions de travail au sein de plusieurs collèges privés ne sont pas favorables.» Il s’explique : «Chaque employé est lié à un contrat qui ne court souvent pas plus de deux ans. Il se peut que, passer cette période, le jeune ne soit pas confirmé à ce poste. Donc, il se retrouve au chômage.» Une hantise pour ceux qui sont à la recherche d’un poste permanent.
Pour lui, on ne peut tenir ces enseignants en haleine et puis leur dire qu’ils ne seront pas retenus. «On ne peut pas lâcher les gens comme cela.» Jhugdamby Bhojeparsad avance avoir milité durant plusieurs années pour que les conditions soient revues et soient plus attrayantes, mais le résultat se fait toujours attendre. Pourtant, faute n’est pas d’avoir demandé à la Private Secondary Education Authority (PSEA) de revoir les critères. «Nous sommes toujours dans l’attente. Plus d’une centaine de professeurs ont quitté leur poste au cours de ces trois dernières années, nullement encouragés à travailler avec ce sentiment d’incertitude.»
Nouvel item à la liste de problèmes : le PGCE
Aujourd’hui, un nouveau «problème» vient s’ajouter à la liste. Le ministère de l’Éducation a revu les règlements d’enseignement : tous les éducateurs voulant exercer ce métier devront être détenteurs d’une licence, soit d’un Post Graduate Certificate in Education (PGCE). Du coup, tous ceux qui étaient éligibles l’année dernière ne le sont plus pour cette rentrée scolaire. «Cela ne vise pas seulement les enseignants mais aussi les supply teachers. On va se retrouver, dès ce mardi, avec un manque d’enseignants», avance Jhugdamby Bhojeparsad.
Même son de cloche de Gilberte Chung, directrice du SeDEC. «C’est un découragement pour les jeunes qui avaient la vocation.» D’ordinaire, les collèges employaient les professeurs diplômés et ces derniers, après les heures de classes, allaient suivre les cours pour obtenir leur PGCE. Mais aujourd’hui, on leur demande de l’obtenir avant de postuler. Le souci est que plusieurs managers ont déjà recruté leur personnel avant que cette nouvelle mesure ne soit actée. Par ailleurs, Gilberte Chung confie que divers enseignants ont aussi quitté le pays. «Ils ont obtenu une proposition pour enseigner ailleurs et ont émigré.»
«On sent que l’enseignement n’attire plus vraiment»
La méthode de recrutement devrait être revue soutient le Dr Mehdi Manally, secrétaire de l’Union of Rectors and Deputy Rectors of SSS. «Depuis quelques années, des supply teachers – suivant la demande faite par le ministère – sont recrutés. Entre 200 et 300 enseignants sont pris. Ils sont payés quotidiennement et n’obtiennent pas de bonus en fin d’année. Ils sont pris sur contrat, et certains viennent souvent par défaut, ne trouvant pas mieux.»
Toutefois, comme le précise notre interlocuteur, au sein de l’union, on découvre que ces jeunes, s’ils obtiennent une meilleure offre ailleurs, préfèrent quitter le corps professoral qu’ils n’ont pas vraiment embrassé. «Ils commencent sur une base de quelque Rs 21 000, alors qu’ils sont détenteurs de diplôme (degree). On sent que l’enseignement n’attire plus vraiment. Certes, il ne faut pas généraliser mais l’enseignement n’est plus valorisé à sa juste valeur.» Il y a même eu des cas où des collégiens ont pris part à des examens sans professeur. «Les enfants souffrent de ce manque. C’est aussi le cas au niveau du personnel. Il y a des recteurs qui se retrouvent à assumer toutes sortes de tâches qui devaient être faites par des assistants. Mais ils n’ont pas d’adjoint, car beaucoup de ceux qui partent à la retraite ne sont pas remplacés.»
De même, exercer ce métier de nos jours n’est pas de tout repos. Le manque de discipline se fait ressentir. «Dur d’entrer dans une salle de classe face à cette jeune génération digitale. Si dans le privé, les responsables peuvent instaurer des règles, ce n’est pas nécessairement le cas au sein de certains collèges d’État, car il faut souvent faire plaisir aux parents. Nous n’avons pas d’association qui milite pour la défense du personnel.» On risque de se retrouver avec un véritable casse-tête chinois pour cette nouvelle année 2023.
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