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Allégations de trafic de drogue: Franklin et son étonnante «conférence de presse»
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Allégations de trafic de drogue: Franklin et son étonnante «conférence de presse»
Après une vidéo circulant sur les réseaux sociaux décrivant l’impunité alléguée dont bénéficierait Jean Hubert Celerine, alias Franklin, celui-ci réagit en… «se confiant» à deux médias en live, soi-disant avant d’aller déposer plainte à la police de RivièreNoire. Plainte inexistante, remplacée par une «precautionary measure», hier, aux Line Barracks.
Ce ne sont que deux sites d’information qui ont tendu le micro à Franklin, dimanche soir, après son arrivée à l’aéroport de Plaisance. Visiblement, tous les médias n’étaient pas invités à cette drôle de conférence de presse «à cœur ouvert». Drôle parce que l’on ne comprend pas trop sa nécessité face à des accusations graves dont fait l’objet Franklin.
Pour se défendre, Franklin dit gagner sa vie à travers trois entreprises : élevage d’animaux, fast-food et la location de voitures. Est-il un trafiquant de drogue ? «Pour être franc, répond-il, je n’ai jamais eu de ‘case’ de drogue. Sauf de petits problèmes mais ne concernant pas le trafic de drogue.» A-t-il eu un problème lié au blanchiment d’argent ? «L’ICAC avait enquêté et a été satisfaite lorsque je lui ai montré mes reçus.» On apprendra par la même occasion qu’il a cependant dû payer des impôts qu’il n’aurait pas payés vraisemblablement quand il le fallait. Connaît-il l’ASP Ashik Jagai ? «Jamais vu. Peut-être qu’il m’a déjà interpellé lors d’une fouille, mais je n’étais pas au courant que c’était lui.»
À propos de la vidéo en circulation, «c’est un montage. Moi je ne dis que la vérité». L’incident de Camp-de-Masque ? «Pas au courant.» A-t-il piégé Bruneau Laurette ? «Ce sont de fausses allégations.» Et d’embrayer promptement sur Bruneau Laurette. «Il m’a approché en 2021 pour obtenir des donations. Je lui ai remis deux camions de commissions plus des berceaux.» Et de l’argent en plusieurs occasions, ajoutera-t-il plus tard. Il continue sur Laurette : «Il m’a dit qu’il avait des contacts avec l’ADSU et que ces contacts pourraient m’aider. J’ai répondu ‘pa koz sa bann zafer la. Mo pa dan trafik mwa’.» Franklin accuse alors Bruneau Laurette de lui avoir demandé une protection money de Rs 75 000 à Rs 100 000 par mois.
Étonnamment, il déclare juste après qu’il a accepté de payer Laurette même s’il venait de dire qu’il n’avait pas besoin de protection ni de l’ADSU, ni de Laurette. Il aurait par la suite cessé de payer ce dernier. Ce serait alors que l’ADSU aurait commencé à le tourmenter : arrestation, perquisition et saisie d’une somme d’argent dont il a pu prouver la provenance licite, dit-il. Mais il ne dit pas si l’argent lui a été remboursé. «On a montré des vidéos de ma maison avec de l’argent. Cela prouve que ‘zot’ (puis ‘lui’) ont des contacts avec l’ADSU.» Il expliquera plus tard dans l’interview la nature des menaces présumément proférées à son encontre par Laurette : «Tout Rivière-Noire disait que je serais arrêté par l’ADSU.»
À l’heure des questions, un journaliste se trompe et dit à Franklin que Bruneau Laurette l’avait cité lors de son dernier meeting avant son arrestation. En fait, Bruneau Laurette ne l’avait pas cité nommément. Mais le journaliste continue en disant que l’activiste avait annoncé qu’il donnerait des preuves. «Après son arrestation, on voit une vidéo dénonçant Franklin comme un trafiquant et que vous avez des acolytes. Quelles preuves avez-vous contre Laurette ?» L’interviewé s’empresse alors de montrer un message (que l’on ne voit pas) où Bruneau Laurette lui aurait dit qu’il voulait acheter un terrain et une maison à la Balise Rivière-Noire et que Franklin lui aurait communiqué le prix, Rs 75 millions. À quoi, Bruneau Laurette lui aurait répondu «pas de problème».
Selon un des journalistes, que nous avons contacté, ce serait un sms qu’aurait montré Franklin pour appuyer ses dires à propos de la propriété que Laurette voulait supposément acquérir à RivièreNoire. Il paraît, cependant, qu’aucun des journalistes n’ait pu prendre le message en photo. Toujours selon le journaliste que nous avons contacté, Franklin leur a promis de leur remettre cette «preuve» de même que d’autres après sa déposition à la police.
À une question d’un des journalistes s’il peut lire le contenu du message de Bruneau Laurette à haute voix, Franklin répond qu’il ne sait pas lire. Mais qu’il comprend. Lorsque le journaliste lui demande s’il y a d’autres messages, Franklin montre apparemment un autre message où Laurette lui aurait demandé la protection money de Rs 75 000 à Rs 100 000 par mois. Pour quelqu’un qui ne sait pas lire, Franklin a pu quand même de sa main gauche scroll up pour montrer ce message de demande d’argent. Et empocher rapidement son téléphone en disant «zot tou inn truv li!» En tout cas, pas nous.
Les journalistes n’insistent pas, une des deux proposant même de passer à autre chose tout en ajoutant que le rendez-vous avec la presse a été planifié dès mercredi… Franklin affirme qu’il n’est pas concerné par la politique, ni ne connaît un certain Jean Paul qui a été impliqué dans l’accident d’un Range Rover et dans laquelle il se trouvait. Il ajoute cependant que ses businesses lui permettent d’avoir une voiture. On ne sait pas s’il se référait au Range Rover mais il dira plus tard que ce JP n’est pas un prête-nom derrière lequel il se cacherait. Il n’a pas voulu donner plus de détails, ni sur ses autres biens, se contentant de dire que cela concerne sa vie privée. Mais il avouera avoir bénéficié d’un terrain à bail de l’État, on ne sait depuis quand.
Le hasard d’une rencontre
<p>Me Yatin Varma est l’avocat de Franklin. C’est ce qu’il nous a confirmé au téléphone. Nous l’avons appelé car il aurait été vu avec Franklin samedi à l’aéroport. <em>«Ce n’est que par hasard que je l’y ai croisé, revenant moi aussi de l’étranger.</em>» Il nous affirme également qu’il ne l’assiste pas en ce moment et n’est pas au courant si ce dernier a donné sa déposition comme il avait menacé de le faire.</p>
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