Publicité

Pénurie d’eau: nouvelle menace pour les entreprises après la pandémie

16 janvier 2023, 16:45

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Pénurie d’eau: nouvelle menace pour les entreprises après la pandémie

Si le manque d’eau impacte beaucoup de foyers, les entreprises ne sont pas non plus épargnées. À peine le pays sorti des bouleversements liés au Covid-19, la menace d’une pénurie d’eau commence à se ressentir. Les entreprises sont donc obligées de trouver d’autres solutions pour s’assurer que leurs activités quotidiennes ne sont pas perturbées.

Au centre commercial de Bagatelle, les activités se déroulent comme d’habitude. Au Food Court, le propriétaire d’un espace de vente de nourriture nous affirme que la fourniture d’eau est ininterrompue, ce qui leur permet heureusement de servir les clients.

Au supermarché Intermart, juste pour la boulangerie, une moyenne de 30 à 40 sacs de farine sont utilisés pour fabriquer la pâte pour différents types de pains, et la consommation d’eau s’élève à environ 600 litres par jour, uniquement pour cette production, nous confie la direction. Ce chiffre est conforme à la tendance normale du marché, compte tenu des demandes quotidiennes des clients, et exclut la quantité d’eau requise pour d’autres processus, tels que l’utilisation d’équipements à vapeur pour humidifier la pâte de farine afin qu’elle gonfle, avant de la mettre au four. Cela exclut également la consommation d’eau pour d’autres activités, telles que le nettoyage et le stockage de la viande et des produits de mer ou les activités quotidiennes d’entretien sanitaire et d’hygiène.

Comment l’eau est-elle donc fournie et comment continuer à assurer cet approvisionnement ? «Le centre commercial assure un approvisionnement en eau adéquat, comme c’est le cas pour tous les points de vente, puisque notre supermarché en fait partie. Ce, en fonction du volume qu’ils reçoivent de la CWA.» Le mall dispose également de ses propres réservoirs pour assurer le bon déroulement des activités quotidiennes et des initiatives de préservation d’eau. Par exemple, l’eau recyclée est utilisée pour les jets d’eau. «Néanmoins, nous explique la direction d’Intermart, compte tenu de la grosse consommation et de l’importance primordiale de l’eau, nous ne pouvons pas dépendre entièrement d’une seule source. Pour assurer le stock nécessaire, nous disposons de tanks de réserve, afin que la production de denrées alimentaires et la clientèle ne soient pas affectées.» Cependant, dans quelle mesure est-ce durable? «Cela nous permettra de faire face à toute interruption dans un avenir prévisible. En cas de situation extrême, ce sera un gros problème et il faudra utiliser des gallons et bouteilles d’eau existants pour assurer la production des produits alimentaires et le fonctionnement du supermarché.»

Le dilemme des hôtels

Dans le secteur hôtelier, qui a été l’un des plus touchés par la pandémie, le risque est également perçu comme réel. «La CWA nous fournit un certain volume d’eau, soit dans une limite totale d’environ 50 mètres cubes d’eau. Néanmoins, cela ne peut pas être notre principale source d’eau car elle n’est pas suffisante, car il faut s’occuper des différentes facilités, comme la restauration, la cuisine, les chambres, la piscine, entre autres», nous explique l’hôtel SALT of Palmar, situé dans l’Est. «Pour le reste de la consommation, on achète l’eau séparément de la CWA. Ceci est fait par un outsourcing des camions-citernes de la CWA, que nous appelons et qui achètent de l’eau à la CWA de Bonne-Mère pour nous la livrer. Cela est fait en toute transparence et nous recevons un reçu officiel de la CWA. De notre côté, nous vérifions la composition alcaline et la qualité de l’eau par des tests individuels.» Le coût de l’eau supplémentaire s’élève à environ Rs 1 500 pour 10 mètres cubes d’eau. Et l’outsourcing d’un camionciterne s’élève à environ Rs 3 000.

Toutefois, cette approche présente ses propres inconvénients. Le problème de la pénurie d’eau est complexe et ne peut être résolu en achetant de l’eau séparément. Il ne s’agit pas du fait que l’on puisse payer pour acquérir davantage d’eau, mais plutôt que la quantité d’eau disponible dans le pays, à être fournie par la CWA pour répondre aux différents besoins des divers secteurs, n’est pas adéquate.«Il y a des jours où l’eau n’est pas livrée et c’est difficile car la demande est toujours là. Étant donné que nous sommes un hôtel relativement petit, nous arrivons à nous débrouiller la plupart de temps. Si le besoin se fait sentir, nous retiendrons les services d’ENY Tankers Ltd, qui nous approvisionne en eau comme solution alternative. Tout cela doit se faire avec un budget et c’est également coûteux.»

Pour faire face à ce problème à long terme, l’hôtel se tourne vers d’autres mesures de son côté. «Nous avons un épurateur d’eaux usées, où cette eau est traitée avec un clarificateur et devient ensuite propre, bien que non potable, et peut être utilisée pour l’irrigation du gazon de nos jardins.» L’hôtel se consacre également à la mise en place d’un système de récupération d’eau de pluie.

Face à la nécessité de respecter les obligations en matière d’utilisation de l’eau pour répondre aux besoins des clients, y compris les touristes, qui paient dûment leur séjour, et de trouver des solutions économiques et durables pour garantir leur bon fonctionnement continu, des entreprises peuvent-elles faire face à une nouvelle crise causée par la pénurie d’eau dans le pays, surtout après les répercussions prolongées du Covid-19 ? En tout cas, il est clair que la menace est bien réelle.