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Trafic de drogue – Franklin: Bénéficie-t-il de la protection de certains policiers ?

18 janvier 2023, 20:00

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Trafic de drogue – Franklin: Bénéficie-t-il de la protection de certains policiers ?

Un mandat d’amener a bien été émis depuis le 12 janvier contre Jean Hubert Celerine par le tribunal de Bambous. La raison: il ne s’était pas présenté devant la magistrate malgré sa convocation dans une affaire où il était accusé d’agression. En fait, Franklin n’était pas au pays et il semble que malgré cette accusation, il ait pu partir en voyage. En tout cas, c’est son frère qui a répondu à sa place.

Ce n’est que lorsque le procureur a signalé que ce n’était pas Franklin que son frère a déclaré qu’il n’était pas au pays. Son frère n’aurait pas non plus présenté sa carte d’identité. La magistrate a alors émis un mandat d’amener. Franklin devait donc être arrêté à son domicile ou n’importe où la police le croiserait.

«Catch me if you can sheriff»

Or, samedi soir, Jean Hubert Celerine faisait un live au vu et au su de tout le monde. Il paraît même qu’il se serait rendu peu après dans un poste de police pour consigner une dé- position concernant une vidéo qui l’accuse, entre autres, d’être un trafiquant de drogue. Mais d’après nos informations, il ne l’a pas fait malgré son annonce en ce sens dans la vidéo. Pourquoi ? «Les policiers lui auraient conseillé de rentrer chez lui car il allait être arrêté en vertu du mandat d’amener», nous dit-on.

Le même Franklin, qui avait toujours un mandat d’amener émis contre lui, se serait rendu dimanche aux Line Barracks pour déposer une main courante (precautionary measure). Enfin, c’est ce que nous ont affirmé plusieurs sources policières.

Sollicité ce dimanche-là, son avocat, Me Yatin Varma, qui est aussi le président du Bar Council, nous a dit qu’il assistait un client pour une enquête, sans plus. Il a refusé de prendre nos appels par la suite. Ce n’est que vers 16 heures qu’il a pris l’appel d’un de nos photographes – il refusait toujours ceux du journaliste –, pour lui dire qu’il est resté chez lui. Était-il aux Line Barracks ou ailleurs pour consigner la main courante ? Y a-t-il une main courante enregistrée d’ailleurs ? On ne peut rien confirmer pour l’instant. Il a refusé de prendre notre appel hier aussi.

Droit au silence de l’avocat

Le lendemain, lundi, Franklin, accompagné de Me Varma, se rend aux Casernes centrales pour déposer une plainte formelle, mais contre personne en particulier, même s’il soupçonne l’entourage de Laurette. La plainte concerne la vidéo en circulation. Toutefois, il n’aurait pas déposé plainte contre l’ADSU, ce qu’il aurait fait dans sa main courante. Yatin Varma était très avare de commentaires concernant son client Jean Hubert Celerine, contrairement à Uricek, un autre accusé de trafic de drogue, où son show et son appel aux médias sont restés inoubliables.

Officiellement donc, la plainte formelle a été faite lundi après-midi. Si la police, qui semblait ne pas vouloir l’arrêter entre samedi et lundi matin, ne l’a pas fait lundi après-midi lorsqu’il s’est rendu aux Casernes centrales, c’est tout simplement parce qu’il s’était présenté au tribunal de Bambous juste avant. Assisté toujours de son avocat, il y avait répondu au mandat d’amener mais aussi plaidé coupable pour l’agression. Pourtant, il avait plaidé non-coupable lors de sa précédente comparution. Bref, il a été condamné à une amende de Rs 3 000.

Ce qui surprend un peu, c’est que l’enquiring officer était présent avec le dossier de Franklin en cour de Bambous le jour et à l’heure où paraissait ce dernier. Pourtant, l’affaire avait, lors de l’audience de jeudi dernier en l’absence de Franklin, été renvoyée au 17 mars. Il y a eu d’autres surprenantes présences lundi… Ces omissions et diligences policières concernant Franklin demeureront également inoubliables.

Agression très violente

«L’express» a rencontré la victime de l’agression. C’est un pêcheur, habitant Rivière-Noire. On a aussi parlé à quelques témoins de l’agression. Voici leur récit. C’était en 2020. Franklin s’est pointé dans son Range Rover, accompagné d’une autre personne et a barré la route à la victime dans la petite ruelle où habite cette dernière. Il est descendu du véhicule et a commencé à tabasser le vieux et plutôt frêle pêcheur en le rouant de coups. Lorsque celui-ci s’est cambré pour protéger ses parties sensibles, Franklin s’est acharné sur son dos et lui a lancé des coups de pieds répétés. La violence était telle que certains témoins ont dû intervenir pour arrêter le massacre. «Il est vrai, nous dit un témoin, que la victime n’était pas non plus un enfant de chœur mais ce n’était pas une raison pour un tel déchaînement de violence.» Le pêcheur s’est rendu à l’hôpital, mais arrivé là-bas, il s’est rendu compte qu’il lui fallait présenter le formulaire F 58. La police ne le lui avait ni remis, ni dit que c’était nécessaire. Pourtant, des traces de coups étaient visibles à l’œil nu.