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Amendements de l’Education Act: faute de PGCE, deux enseignants sont au chômage forcé

21 janvier 2023, 17:30

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Amendements de l’Education Act: faute de PGCE, deux enseignants sont au chômage forcé

Cédric Lisette et Nawaaz Seethamah ne savent plus à quel saint se vouer. Comme de nombreux aspirants enseignants ou ceux ayant des emplois temporaires, il se retrouvent dans l’impasse. Depuis la nouvelle rentrée scolaire, les collèges exigent de leurs enseignants d’être titulaire d’un Post Graduate Certificate in Education (PGCE), d’un Bachelor in Education (B.Ed), ou d’un B.Ed dans une matière spécifique offert par le Mauritius Institute of Education (MIE).

Ces amendements sont venus se greffer aux critères de recrutement. Ainsi, les Education (Amendment No. 3) Regulations 2022 ont été avalisées par le Conseil des ministres le 18 novembre 2022. Les nouvelles réglementations ont été signées par la ministre de l’Éducation le 21 décembre et gazetted le 24 décembre 2022. Parmi ceux qui ne possèdent pas l’un des diplômes réclamés par le ministère de l’Éducation et la Private School Education Authority (PSEA) − et qui ont ainsi vu leur teaching licence être révoquée −, se trouvent Cédric Lisette et Nawaaz Seethamah. Tous deux se retrouvent au chômage faute de n’avoir pas les prérequis pour enseigner.

Nawaaz Seethamah, enseignant de mathématiques, se retrouve dans la même situation que son confrère, lui qui était employé au Cosmopolitan College Boys depuis mai 2022. Les amendements à l’Education Act l’empêchent de maintenir ce poste comme il n’est pas détenteur d’un PGCE. «Je suis au chômage. Le collège m’a déjà préparé un emploi du temps pour l’année scolaire, sauf que je ne peux exercer.» Dépité, il explique que cet établissement a besoin d’un enseignant de mathématiques car l’un d’eux a pris sa retraite et qu’il n’y a que deux autres profs, ce qui n’est pas suffisant.

Nawaaz Seethamah a fait ressortir : «Le collège veut m’embaucher, mais ne peut le faire avec les nouvelles réglementations. La direction n’aura pas d’autre choix que de recruter un autre enseignant, ce qui n’est pas juste. À savoir que j’ai quitté mon ancien poste où j’avais deux ans de service.» Il a adressé un courriel à l’Union of Private School Employees (UPSEE) en ce sens. Nawaaz Seethamah nous explique que le collège où il a exercé n’a pas de postulant à cause de ces mêmes réglementations.

Pas de moratoire pour être conforme

L’express avait déjà rencontré Cédric Lisette en novembre 2021 alors qu’il offrait des cours gratuits en économie par le biais de vidéos en ligne Originaire de Rodrigues, ce jeune enseignant en Economics et en Business Studies de 26 ans a vu son monde s’écrouler le 28 décembre 2022. «Je lisais la circulaire de la PSEA concernant les requis pour enseigner selon l’Education Act. Après avoir été licencié d’un autre collège, j’ai postulé en décembre dans un collège privé et payant ainsi que dans d’autres collèges.» Le collège privé l’a embauché après un entretien, sauf que la nouvelle loi exige un PGCE en économie. «De ce fait, la teaching licence octroyée par la PSEA en juin 2021 n’est plus valable, vu que la loi est rétroactive», nous a-t-il relaté.

Cédric Lisette a fait ressortir que le MIE n’a pas dispensé de cours pour le PGCE in Economics car il n’y avait pas suffisamment d’élèves. En effet, il fallait qu’il y ait cinq élèves au minimum, et il se dit conscient du coût si la formation était dispensée à uniquement deux ou trois élèves. En pleine désillusion, il clame : «Du jour au lendemain, le gouvernement a décidé que je ne peux plus enseigner, sans même nous donner quelques années moratoires pour compléter un PGCE. On m’arrache ce travail, la raison pour laquelle j’ai fait beaucoup de sacrifices. Mon rêve d’enfant.»