Publicité

Homicide involontaire: nouveau procès pour le gérant d’une pharmacie 15 ans après

24 janvier 2023, 17:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Homicide involontaire: nouveau procès pour le gérant d’une pharmacie 15 ans après

Il se retrouve une fois de plus devant la justice. Le bureau du Directeur des poursuites publiques avait fait appel de la décision de la cour intermédiaire d’abandonner le procès contre Christian René Guy Marcel Ducasse, directeur et gérant de la Pharmacie de Grand-Baie, alors qu’il était poursuivi pour homicide involontaire par négligence. Il lui était reproché d’avoir administré une injection de Diclofénac au lieu de Disprotène à une patiente âgée, ce qui lui a été fatal. Les juges Gaitree JugessurManna et Shameem Hamuth-Laulloo ont annulé cette décision, ordonnant qu’un nouveau procès soit intenté contre lui.

L’affaire remonte à 2008. Le directeur de la Pharmacie de GrandBaie avait plaidé non coupable. Selon la charge retenue contre lui, il aurait administré du Diclofénac à Kistnamah Choychoo, alors qu’il n’était ni autorisé ni qualifié pour le faire. Deux médecins avaient témoigné au tribunal et avaient confirmé que l’enquête avait révélé que cela avait engendré le syndrome de Stevens-Johnson chez la victime, provoquant son décès. Un des médecins avait expliqué que le Diclofénac et le Diprostène sont des catégories de médicaments différents.

En cour intermédiaire, l’avocat avait demandé l’arrêt des poursuites contre le suspect car la police ne l’avait jamais confronté aux faits qui lui étaient reprochés, par rapport à l’injection de Diclofénac. Le fils de Kistnamah Choychoo avait en fait affirmé face aux enquêteurs qu’il avait emmené sa mère à la pharmacie et que Christian René Guy Ducasse lui avait fait une injection de Diprostène avant de lui donner des pilules Xploid. C’est à cette version que le gérant de la pharmacie avait été confronté. Christian René Guy Marcel Ducasse avait alors argué qu’il n’a jamais fait d’injection à la victime et qu’il lui avait uniquement donné les pilules en question.

En 2020, la magistrate avait rayé l’affaire en se basant sur ces incohérences. Cependant, les juges Jugessur-Manna et Hamuth siégeant en appel, ont fait valoir que l’accusé, dans sa déclaration à la police, avait catégoriquement nié avoir fait une quelconque injection; et de dire que le médicament était du Diclofénac ou du Diprostène ne change pas grand-chose au dossier et ne viole pas ses droits à un procès équitable. «At the end of the day, what is important is that the respondent was given a clear idea of what was being reproached of him, namely, that he had administered an injection to the lady which has later caused her death. He knew fully well the case he had to meet», ont-ils fait observer.

La Cour suprême a dès lors ordonné à ce que le procès soit de nouveau entendu devant un nouveau bench de la cour intermédiaire, exhortant le tribunal à traiter cette affaire dans les meilleurs délais.