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Portrait: Trishtee Toory, a kathak love story
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Portrait: Trishtee Toory, a kathak love story
Trishtee Toory est la danseuse principale du spectacle Kathak Odyssey : A Time Travel, qui s’est tenu à guichets fermés le 21 janvier. Après ce succès, une seconde date a été ajoutée. Rendez-vous au Caudan Arts Centre le 11 février.
L’accueil réservé à ce spectacle a surpris Trishtee Toory. «Certains m’ont dit qu’ils pensaient qu’ils allaient s’ennuyer lors du spectacle et qu’ils ne savaient pas que le kathak pouvait être comme cela. Mon but est d’éduquer le public à cette danse classique et de la propager dans toute l’île.» Ce qui explique pourquoi le tabliste Neriyen Veerlapin et la danseuse coproduisent le spectacle.
Le quotidien de cette habitante de Montagne-Ory, âgée de 31 ans, tourne autour de cette danse classique qui émerveille autant par les mouvements que les expressions du visage. Trishtee Toory enseigne le kathak au SSS Manilal Doctor, à Lallmatie, et donne également des cours à temps partiel au Mahatma Gandhi Institute (MGI).
Le kathak, elle l’a dans la peau depuis son plus jeune âge. «À 6 ans, ma mère nous a inscrites, mes deux soeurs et moi, aux children courses du MGI. C’est là que j’ai découvert le kathak. Mes deux soeurs n’ont pas continué dans cette voie. Mon enseignante m’y a encouragée, car elle voyait que j’avais du potentiel. Depuis, je n’ai jamais abandonné le kathak», raconte-t-elle.
Après des études au Quartier-Militaire SSS, Trishtee Toory passe le Higher School Certificate au MGI. «En parallèle aux études académiques, j’ai suivi un cursus en kathak au MGI avec pour enseignante Amrita Parbhunath», précise-t-elle.
En 2012, Trishtee Toory s’envole pour la Grande péninsule, où elle complète un BA puis un MA en kathak à l’université Indira Kala Sangeet Vishwavidyalaya à Khairagarh, dans l’État de Chhattisgarh, sous la direction du professeur Mandavi Singh. Elle finira Gold Medallist de cette université. Aujourd’hui, elle continue avec Vidha Lal pour guide.
«Avant d’étudier en Inde je pensais que je connaissais le kathak, mais en arrivant là-bas j’ai compris que j’avais tout à apprendre. Ils ont une autre vision de la musique. Les classes commencent dès l’aube et se terminent à la tombée de la nuit. Les pauses que nous avions n’étaient que pour nous sustenter. C’est après mes cinq ans d’études que j’ai commencé à comprendre ce qu’était vraiment le kathak, mais ce n’était que le début», confie Trishtee Toory. Ayant participé à divers ateliers et spectacles en Inde et à Maurice, elle affirme : «Le kathak fait partie de moi. Je le pratique tous les jours et si je ne le fais pas je me sens mal».
La danse classique indienne comprend huit styles différents. Le kathak en fait partie. «Au fil des âges, le kathak s’est transformé.» L’enseignante explique que son nom est dérivé de «Katha» qui signifie histoire. Cette danse a pris naissance avec les conteurs (les kathakara) qui utilisaient des expressions faciales et corporelles, accompagnées de musique dans leurs récits. Puis, le kathak a été interprété dans les temples où les danseuses étaient vénérées. À l’époque des Moghols, les Perses se sont approprié le kathak, mais au lieu de mourir, cette danse s’est enrichie de pirouettes, de costumes et d’une musique différente.
«Aujourd’hui, le kathak se transforme encore. On a découvert qu’il existe des similitudes entre le kathak et le flamenco.» Le kathak contemporain peut se marier à divers styles de musique. «C’est cette évolution que je veux partager. C’est aussi une manière de rendre hommage à tous ces artistes qui, au fil des siècles, ont su garder cette danse vivante. C’est à nous de continuer son histoire», affirme Trishtee Toory.
Pour l’enseignante, bien que la danse et la musique classique indienne soient présentes dans les écoles, «les Mauriciens n’y accordent pas assez d’importance. Ils veulent tous que leurs enfants deviennent des médecins ou des avocats, mais pourquoi pas des artistes ? Faire de sa passion sa profession c’est le plus sûr moyen d’être heureux».
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