Il a passé huit jours loin de sa famille, dans un pays qu’il ne connaît pas. Paramahseeven Manikum, de Terre-Rouge, plus connu comme Dev, âgé de 63 ans, n’a cessé de prier. Dans le froid et ne pouvant communiquer, il a gardé l’espoir de retrouver les siens. Le retraité, atteint d’Alzheimer, a été retrouvé huit jours plus tard par Soondaree Vythelingum Rengasamy. Cette Mauricienne, établie à Paris depuis des années, avait partagé des messages sur la disparition de Dev. 

Le sexagénaire et son épouse, Marie Thérèse, se sont rendus en France avec leur fils, pour des vacances. Ils ont pris l’avion le 4 janvier. Arrivés à Paris, ils se sont dirigés vers l’hôtel BestWestern à Porte de Versailles. Dans la journée, ils sont sortis pour visiter la ville. Après une bonne marche, ils devaient regagner leur hôtel. Mais Dev s’est égaré en route dans la région d’Issy-les-Moulineaux. Son fils Pooven l’a cherché avant d’alerter les proches. Le commissariat et les Mauriciens à Paris sont alertés. «Nous étions inquiets. Mon père est atteint d’Alzheimer, il ne parle ni ne comprend le français. Il n’avait pas d’argent sur lui. Il en était à sa première visite en France et n’avait aucun papier sur lui», explique Pooven. 

Les proches du vieil homme font le va-et-vient entre le commissariat, l’ambassade mauricienne, la mairie, mais aucune nouvelle de Dev. «Plus les jours passaient, plus l’inquiétude grandissait. On ne cessait de prier. Nous ne savions plus quoi faire. Nous avons collé sa photo un peu partout pour que les gens le reconnaissent.» Au bout du huitième jour, Soondaree Vythelingum Rengasamy reconnaît Dev dans l’autobus. Ce jour-là, sa voiture était tombée en panne. Elle a dû prendre l’autobus pour se rendre au travail. Au retour, à l’aéroport du Bourget, ses yeux se sont posés sur Dev Manikum. «Je l’ai reconnu. (...) Je l’ai abordé et je l’ai mis en confiance. J’ai alerté le chauffeur de l’avis de recherche. En arrivant au terminus, il a pris contact avec la police. Mon époux était quant à lui en relation avec sa famille. (...) Je lui ai donné de quoi manger et à boire avant de le conduire au commissariat.» Les policiers ont aussi informé ses proches. 

«Nous étions soulagés. Les gens lui ont donné à manger et à boire. Il a passé ses nuits dans les parcs et là où il pouvait dormir.» Dev, malgré son traumatisme, se montre courageux. Vendredi, il a accompagné sa famille au marché et il compte profiter du reste de ses vacances. Ils rentrent à Maurice début février.